Le neuvième congrès du parti du Front de libération nationale, qui se tiendra à partir de la date symbolique du 19 mars prochain, se prépare dans une totale sérénité. Preuve est donnée par la réunion tenue hier au niveau de la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, à Alger, durant laquelle les membres de la commission nationale de préparation du congrès ont définitivement entériné les avant-projets de texte qui vont atterrir devant les congressistes. Mais avant cela, les 7 documents devront avoir le quitus de l'instance exécutive et du conseil national qui se réunissent depuis hier après-midi dans la même enceinte. Avant le Congrès nationale, cependant, les militants de base enrichiront ces documents dans des congrès régionaux au cours desquels seront également choisis les délégués. Il faut dire que cette rencontre, programmée de longue date, est presque une formalité. D'abord parce qu'elle n'a aucun pouvoir de décision sur l'élaboration des moutures finales des documents qui, une fois adoptés par le congrès, serviront de base de référence pour le parti dans les cinq prochaines années. A cela, il faut ajouter le fait que les 120 membres de la commission –ils ne s'étaient pas tous rendus à Zéralda- sont pratiquement d'accord sur tout. Preuve en est qu'au bout de deux heures environ, les sept rapports lus ont été achevés sans grand problème. «Il y a une entente totale en ce qui concerne l'orientation idéologique et les fondements philosophiques du parti», a estimé Saïd Bouhedja, chargé de la communication et membre de la commission préparatoire. Et ce sont justement ces documents «idéologiques» que les militants ont craints parce qu'ils sont porteurs de l'identité du parti, quoique la référence à la révolution en resterait la base. Reste maintenant à savoir ce que penseront les responsables actuels du parti des autres textes, notamment le projet de statut qui définira le cadre institutionnel de la formation politique. Parce que depuis le 8ème congrès (ou le 8ème congrès bis) le débat ne s'est pas vraiment tari sur la nécessité de reconduire ou pas les anciennes structures, très emblématiques pour l'ancien parti unique. Il s'agit essentiellement du maintien ou non du fameux comité central, remplacé par le secrétariat exécutif. Il s'agit également de connaître le rôle du «président du parti». Jusqu'à maintenant, les responsables du parti ont laissé planer le doute sur la venue ou non de Abdelaziz Bouteflika. «On ne sait toujours pas, mais il enverra au moins un message», a soutenu Saïd Bouhedja qui pense que le chef de l'Etat est «le président du parti», alors que lors du congrès de 2005, il avait annoncé qu'il acceptait uniquement «le poste de président d'honneur». La position était diversement interprétée à l'époque. Cette fois encore, le suspense sera gardé jusqu'à la dernière minute, quoiqu'on annoncerait déjà un agenda international chargé pour le président de la République la semaine qui précédera le congrès. En tout état de cause, Abdelaziz Belkhadem va tenter de donner plus d'éclairage sur toutes ces questions lors d'une conférence de presse qu'il animera demain au siège de son parti à Alger. A. B.