En plus de l'absence de ressources humaines qualifiées et d'une politique de management fiable, la faiblesse des ressources financières au niveau des collectivités locales a toujours posé un problème aux autorités. Ce qui bloque la réalisation des projets entrant dans le cadre du développement local dans différentes régions du pays. Aujourd'hui, à l'ère de l'économie de marché et de la mondialisation et au moment où l'on plaide pour la décentralisation de la gestion, les communes ont du mal à se prendre en charge par leurs propres moyens financiers, faute d'équilibre budgétaire. Un grand fossé existe en effet entre les recettes et les dépenses dans la majorité des communes. Des dépenses relatives, selon les témoignages des élus locaux, aux salaires. La place accordée à la planification et aux grands projets locaux reste dérisoire car, généralement, les dépenses sont beaucoup plus élevées que les recettes. Et ce, d'autant que les autorités locales n'arrivent pas à recouvrer la fiscalité locale, faute de cadre réglementaire, puisque le système de recouvrement des impôts au niveau local tarde à être instauré de manière efficace. Les élus l'ont rappelé à maintes reprises. «Nous avons d'énormes difficultés à récolter les impôts», se plaignent-ils. Même dans les communes riches, ce problème se pose avec acuité. La taxe sur l'activité professionnelle (TAP), la taxe de séjour, la taxe sur l'abattage, la taxe foncière et d'autres impôts existent théoriquement. Elles devraient constituer l'essentiel des ressources des communes qu'elles soient du pôle industriel, agricole, touristique ou autre. Mais sur le plan pratique, la situation est tout à fait différente. D'ailleurs, selon les chiffres officiels, les 1 541 communes que compte le pays se contentent de 10 à 15% des ressources fiscales. Ce qui laisse les communes toujours dépendantes des budgets alloués par l'Etat. Les spécialistes en la matière l'ont d'ailleurs souligné dans différents rapports, en soulignant que le budget reste un instrument de gestion essentiel de la commune. Ce sujet a, pour rappel, été longuement débattu lors de la dernière session de formation consacrée aux élus locaux. Lesquels ont d'énormes lacunes dans la gestion du budget. Selon un expert, la meilleure façon de réussir un budget, c'est de suivre un programme qui indique l'ensemble des étapes précédant son élaboration. Et ce, de manière à éviter les surévaluations des montants accordés à ces projets. Or, au niveau de nos APC, la planification et la prospective font cruellement défaut. Ce qui engendre dans de nombreux cas des dépenses supplémentaires, qui ne font qu'appauvrir les budgets communaux notamment dans les régions où les besoins sont énormes. Assurer donc un développement local nécessite la prise en considération de toutes ces questions à travers une réforme profonde. Ce dossier sera probablement abordé samedi prochain lors de la réunion, la première du genre, du président de la République avec les présidents d'APC. Les difficultés étant cernées, les solutions tardent à venir, prolongeant ainsi l'attente des citoyens… S. I.