Au lendemain de l'indépendance et jusqu'aux années 1970, le nombre de salles de cinéma que comptait l'Algérie dépassait de très loin celui des deux pays voisins réunis. A cette époque, aller au cinéma faisait partie du programme de sortie des familles algériennes. Des films, il y en avait pour tous les goûts. Aujourd'hui, il ne reste plus que le souvenir de ces somptueuses salles héritées de l'occupant français qui, convaincu qu'il ne partirait jamais de ce pays, les avaient construites pour ses ressortissants, dans les quartiers européens. Comme il a d'ailleurs construit les théâtres, les routes et toutes les infrastructures devant lui permettre d'asseoir confortablement sa mainmise sur l'Algérie, son peuple et ses richesses. Les salles de cinéma, dans la capitale comme ailleurs à travers le pays, ne sont plus aujourd'hui que l'ombre d'elles mêmes. Des structures sans âme ni vie. Des squelettes qu'on veut ressusciter. H. G.