De notre correspondant à Constantine A. Lemili La neige est tombée à Constantine. En fait, elle est finalement plus tombée au petit jour sur le chef-lieu de wilaya que dans le reste des communes, exception faite de celle du Khroub. Paradoxalement, les habitants de la nouvelle ville Ali Mendjli, située pourtant en hauteur, n'auront pas eu le privilège de voir leurs cités revêtues du blanc manteau. Entre Constantine et Khroub, dès sept heures du matin, les flocons allaient doubler d'intensité mais c'est plus particulièrement sur la ville des Ponts qu'ils avaient plus de consistance à telle enseigne que tous les quartiers allaient en être habillés, donnant des images superbes d'autant plus que les rues étaient encore désertes en ce vendredi. Contactés aux premières heures de la journée, les agents des services météorologiques nous diront qu'il «ne neigera qu'au cours de la journée d'aujourd'hui ; samedi, place sera laissée aux nuages et à la pluie. Toutefois, pour ceux qui pensent voyager vers Khenchela et plus particulièrement Batna, ce sera moins facile». Soulignons que Constantine est située à 780 mètres de hauteur par rapport au niveau de la mer, ce qui explique les chutes en question qui étaient d'ailleurs annoncées à partir de 600 mètres. Bien entendu et même s'il neige régulièrement chaque année sur Constantine, celle-ci est toujours accueillie avec la même joie par les habitants qui n'hésitent pas à sortir de chez eux pour immortaliser des instants magiques. Des instants magiques qui ne le sont pas hélas pour tout le monde dans la mesure où les habitants de la vieille ville ou encore les familles résidant dans des habitations précaires restent en proie à toutes les inquiétudes. Ainsi avons-nous remarqué à hauteur de la cité Bessif un bidonville vieux d'une vingtaine d'années, la présence sur les berges dès sept heures du matin des chefs de famille faisant pratiquement le guet et scrutant le niveau des eaux. Comme il s'agit du week-end, la circulation était inexistante, exception faite de quelques chauffeurs de taxi au moment où les transports collectifs se sont mis aux abonnés absents. Cette expression de la nature devrait toutefois donner les plus grandes satisfactions aux agriculteurs, comme elle ne peut que pénaliser les populations vulnérables, tels les sans domicile fixe. Quant à la praticabilité des routes, ces dernières n'ont pas eu à en souffrir car, à l'extérieur de la ville, la neige n'avait pas tenu. Enfin, il est difficile de faire une relation de cause à effet, mais vraisemblablement les cybercafés et une partie des bureaux régionaux de la presse ont eu des difficultés de connexion au cours de la matinée.