Mégacité de plus de 50 000 logements, la nouvelle ville Ali Mendjli de Aïn El Bey s'est transformée en cette campagne électorale en un véritable lieu de « pèlerinage » pour les candidats en lice pour les législatives du 17 mai. Une sorte de passage obligé pour les partis politiques qui ont vraisemblablement entrepris de mener leur campagne en investissant les zones enclavées et les quartiers défavorisés. La nouvelle ville Ali Mendjli, qui a la particularité d'être érigée sur les territoires des communes d'El Khroub et de Aïn Smara, mais aussi celle d'abriter en majorité la population du chef-lieu de wilaya représente, il est vrai, un réservoir électoral non négligeable pour les formations politiques en compétition. C'est ainsi que depuis le début de la campagne électorale, Ali Mendjli est devenue subitement, digne d'intérêt pour les postulants à la députation et pour les chefs de parti, dont on citera Boudjerra Soltani et Saïd Saâdi, qui ont fait la semaine dernière le déplacement dans cette mégacité juste après leurs meetings. Une manière de courtiser les électeurs en allant vers eux, essentiellement ceux des quartiers enclavés, déshérités, où les hommes politiques ne s'« aventurent » que pour vendre des programmes électoraux, dont les citoyens ignorent totalement le contenu. Ali Mendjli possède justement ce profil de zone enclavée, recherchée par les candidats, d'autant que cette nouvelle ville a accueilli ces dernières années des milliers d'habitants issus des bidonvilles de la commune de Constantine. Pour d'aucuns, une population désabusée, nourrie de vaines promesses et lassée d'attendre des jours meilleurs, constitue pour les partis politiques un électorat potentiel qu'il s'agit avant tout de convaincre d'aller voter. Pour ce faire, les états-majors des partis misent sur les actions de proximité, en faisant presque du porte-à-porte, pour récolter le maximum de voix le jour « J », réduire le nombre d'abstentionnistes et accroître ainsi leurs chances de remporter plusieurs sièges à l'APN. Partant, la population de Ali Mendjli, se retrouve au cœur d'une intense opération de charme orchestrée par pratiquement tous les candidats à la députation, dont ceux de l'unique liste indépendante de Constantine, qui s'« emparent » ainsi d'un terrain habituellement réservé aux islamistes.
