Photo : Riad Par Amel Bouakba Rien ne semble arrêter la colère des Syndicats autonomes du secteur de l'éducation. Dans une action commune et unifiée, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) et l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) ont décidé de reprendre leur mouvement de grève le 24 février. C'est ce qu'ont annoncé hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'UNPEF, à Alger, animée par Nouar Larbi et Sadek Dziri, respectivement, coordinateur national du CNAPEST et président de l'UNPEF. Un préavis de grève a été déposé auprès des autorités concernées. «Un débrayage d'une semaine renouvelable, à compter du 24 février prochain a été ainsi décidé par les deux syndicats qui s'en vont dans un combat unifié pour faire aboutir les droits d'une corporation lésée pendant des années», ont-ils estimé, expliquant que le recours au débrayage est motivé par non satisfaction des revendications socioprofessionnelles. Cette grève intervient après celle initiée au mois de novembre dernier et qui avait paralysé les écoles durant 21 jours. Selon les orateurs, «le ministère de l'Education n'a pas respecté l'accord signé le 23 novembre dernier avec les syndicats autonomes et qui porte sur les trois revendications soulevées par les syndicats susmentionnés, notamment celles liées au régime indemnitaire, aux œuvres sociales et à la médecine du travail». Et d'expliciter : «Il y a un manque de transparence dans la concrétisation de l'accord en question et une politique de fuite en avant dans le règlement du conflit». Sadek Dziri et Nouar Larbi ont déploré que les promesses du ministre de l'Education nationale soient restées lettres mortes : «Le régime indemnitaire n'a pas encore vu le jour et aucune suite ne nous été donnée», ont-ils indiqué, mettant en exergue l'absence de volonté politique d'annuler la décision arbitraire n°158/94 relative à la gestion des œuvres sociales et la banalisation du dossier de la médecine du travail». Selon eux, «la tutelle n'a tout simplement pas respecté ses engagements, ce qui a poussé au pourrissement de la situation». «Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous avons décidé de reprendre la grève mais la tutelle ne nous a pas laissé d'autre choix», ont dénoncé d'une seule voix les contestataires. «Nous sommes conscients que ce mouvement pénalisera les élèves mais la responsabilité incombe entièrement au ministère de l'Education, nationale qui a laissé la situation s'envenimer», ont-ils ajouté, soulignant «toute leur détermination à aller loin dans leur mouvement de protestation. «Ils n'ont pas écarté la possibilité d'investir la rue, comme l'ont fait les médecins.» Les conférenciers n'ont pas d'ailleurs manqué d'afficher leur soutien à cette corporation, en grève depuis plusieurs semaines. C'est dire si la protesta monte et ne semble s'apaiser. Le CNAPEST et l'UNPEF ont tenu à faire part enfin d'un projet de création d'une fédération des travailleurs algériens car, disent-ils «l'UGTA ne représente tous les travailleurs». Rappelons que le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait affirmé que l'augmentation des salaires des fonctionnaires du secteur à travers les primes sera «effective dans les prochains jours». Il avait assuré, dans une déclaration, que le dossier de l'augmentation des salaires par les primes a été «traité avec tous les syndicats nationaux».