Photo : Riad De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Bien que les autorités locales s'en défendent et jurent, la main sur le cœur, leur intérêt pour ce patrimoine urbain, les kiosques à musique sont toujours abandonnés aux aléas du temps et rien n'indique qu'ils bénéficieront un jour ou l'autre d'une quelconque restauration. Hormis celui de la place Fontanelle, dans le quartier Gambetta, que les responsables du Festival international du film arabe utilisent pour les projections en plein air, tous les autres kiosques à musique servent d'aires de jeu aux enfants ou aux retraités amateurs de jeux de dames, d'abris pour SDF ou sont, parfois, utilisés par les vendeurs de cigarettes : «Alors qu'ils feraient d'excellents espaces pour groupes de musique amateurs qui pourraient s'y produire les week-ends, au printemps ou en été», regrette-t-on au sein des associations de protection du patrimoine. Des regrets qui sont d'autant plus justifiés que, non seulement, les groupes amateurs de musique se plaignent souvent du manque 'espaces pour se produire mais l'histoire, pas très ancienne, a démontré que ces pavillons ouverts aux quatre vents garantissent des ambiances très conviviales et peuvent contribuer fortement au raffermissent des liens sociaux. «Par les temps qui courent, où les nerfs sont mis à rude épreuve, les autorités seraient bien avisées de remettre les kiosques au goût du jour et les réhabiliter comme elles l'ont maintes fois promis», estime l'un des habitants qui a eu à vivre à l'époque où les kiosques à musique servaient… à la musique.Aujourd'hui encore, dans les pays où l'importance de la musique n'est plus à démontrer, les kiosques à musique sont qualifiés d'utilité publique et bénéficient de soins particuliers. Il arrive même que des prix, dotés de fortes sommes d'argent, soient décernés à des architectes ayant réalisé des opérations de restauration de qualité sur ce genre de monuments. Dans la dynamique de construction et de réhabilitation effrénée que vit Oran depuis plusieurs mois en prévision de la tenue du 16e Congrès mondial du gaz, les autorités locales devraient inscrire la restauration des kiosques à musique dans les travaux d'après-GNL16. Après tout, il est question de la mise en place du schéma directeur de l'aménagement touristique (SDAT 2025), qui accorde une importance particulière au patrimoine culturel. Et jusqu'à preuve du contraire, les kiosques à musique font partie de ce patrimoine.