Le service après-vente dont sont dotés les concessionnaires automobiles en Algérie est un marché évalué à deux milliards de dollars, une donnée fort intéressante avancée hier à l'occasion d'une journée «d'étude et d'information sur la pièce de rechange automobile» organisée à l'hôtel El Aurassi par la Direction de la concurrence et des prix de la wilaya d'Alger, en collaboration avec l'Association des concessionnaires. Elle s'ajoute à une foule de chiffres sur l'évolution du segment de la pièce de rechange de manière générale. Ainsi, il a été souligné qu'en Algérie on consacre deux cent trente dollars à l'entretien de sa voiture, que l'Algérie à importé en 2009 pour près d'un demi milliard de dollars en pièces détachées, qu'elle a acquis au cours de la même année, trois mille cinq-cents normes ISO applicables à la pièce de rechange. La courbe ascendante du marché de la pièce de rechange va-t-elle se maintenir, aujourd'hui que le marché de l'automobile enregistre un léger déclin, lié en partie aux dernières mesures prises dans le cadre de la loi de finance complémentaire 2009 ? Cette question, certains milieux se la posent. Côté statistiques, le marché automobile a baissé de vingt-cinq pour cent en valeur et de vingt-trois pour cent en nombre d'immatriculations 2009. Un fléchissement résultant de la suppression du crédit automobile, une décision engagée l'année dernière. Selon des chiffres de l'Association des banques et établissements financiers, repris par l'Association des concessionnaires, «25,7%» des véhicules de particuliers ont été financés à crédit. Aujourd'hui, le parc automobile c'est cinq millions d'unités dont vingt-cinq pour cent sont concentrées à Alger. Plus de cinquante-cinq pour cent des véhicules ont plus de vingt ans d'âge. La journée «d'étude et d'information» dont il s'agit, organisée d'ailleurs sous le thème «Tous unis contre la contrefaçon», a mis en relief les effets de la contrefaçon et les voies et moyens d'y mettre un terme ou, du moins, à en limiter les dégâts. Dans une déclaration faite lors de cette rencontre, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, a révélé un chiffre effarant qui illustre l'ampleur de la contrefaçon : près de 2 500 tonnes de pièces de rechange d'un montant de dix millions de dollars ont été saisies aux frontières nationales en 2009 pour non-conformité aux normes en vigueur. Il a également affirmé que le nombre de commerçants exerçant dans le domaine de la pièce de rechange a atteint 38 800, repartis comme suit : 9 913 importateurs, 2 309 commerçants de gros et 26 986 commerçants de détail. Une série d'exposés a été présentée au sujet de la contrefaçon. A travers la politique de lutte contre ce phénomène qu'elle est en train de mettre en place, l'Algérie tente de transposer des normes auxquelles sont appelés à souscrire les importateurs de la pièce de rechange. Six cent dix-neuf normes sont développées dans le pays et un laboratoire de contrôle de la pièce de rechange est en projet. Y. S.