Le taux d'inflation en Algérie devrait connaître une baisse considérable en 2010. S'exprimant en marge de l'inauguration du bureau national de la Banque africaine de développement à Alger, le ministre des Finances Karim Djoudi a prévu un taux d'inflation qui se situerait autour de 3%. Il a précisé dans la foulée que «même s'il y a un risque d'augmentation des prix au niveau international, ce qu'on observe déjà en ce moment, nous devions avoir une inflation qui se situera autour de 3%». Il faut dire que ces prévisions sont plus qu'optimistes, sachant que l'année dernière notre pays a enregistré des tendances inflationnistes haussières. Selon les chiffres de l'Office national des statistiques, le taux avait atteint 5,7% en 2009, contre 4,4% en 2008. Une hausse tirée par les produits alimentaires, dont les prix ont augmenté de 8,23% durant l'année écoulée. Au sujet de la croissance économique, Djoudi a avancé le chiffre de 3,5% alors que les prévisions de la loi de finances 2010 tablaient sur 4%. Il apparaît ainsi que les prévisions du gouvernement ont été révisées à la baisse. Un cabinet américain de consulting et d'évaluation des risques en matière d'investissements a prévu, il y a quelques jours, un taux de croissance qui ne dépasserait pas 3,1% au cours de cette année. Cet organisme, qui a poussé ses prévisions jusqu'à 2014, a estimé que l'Algérie connaîtra une évolution positive du taux de croissance, à savoir 3,1 % en 2010, 3,5 % en 2011 et 3,6 % entre 2012 et 2014. Dans le même sillage, ce cabinet a prévu une reprise de la croissance du secteur des hydrocarbures de même qu'une baisse de l'inflation et du chômage au cours des prochaines années. Interrogé au sujet du crédit documentaire, le premier argentier du pays a affirmé par ailleurs que les conclusions du comité installé au niveau du Premier ministère, en vue d'accompagner les entreprises productrices et d'introduire des facilitations à cette mesure, seront traduites prochainement en décisions. Selon Djoudi, les chefs d'entreprise se sont plaints des coûts et des difficultés induits par le crédoc. «Les opérateurs ont demandé à disposer d'un guichet dédié aux entreprises productrices. Les coûts induits par le crédoc sont similaires à des transferts libres lorsque le crédit n'est pas confirmé», a-t-il précisé. Quant aux difficultés de trésorerie, le ministre a expliqué que le dépôt d'argent ne dépasse pas les 30%. «Cela dit, il y a des interrogations à propos de l'organisation à l'intérieur des banques. Les choses s'améliorent», a-t-il soutenu. Rappelons enfin qu'un corridor spécifique a été mis en place à cet effet, selon le délégué général de l'ABEF. S. B