L'Algérie œuvre à stabiliser son taux d'inflation autour de 3,5 %, a indiqué, ce mardi à Alger, le ministre des Finances, Karim Djoudi. «Nous espérons que l'inflation se réduira légèrement pour la stabiliser autour de 3 à 3,5%», a déclaré Karim Djoudi à la presse, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le ministre a aussi souhaité que le pays «puisse faire une bonne croissance» en 2010. Selon le 1er argentier du pays, c'est tout le cadrage macroéconomique de la Loi de finances 2010 qui repose sur ce taux d'inflation (3,5%) et un taux de croissance prévisionnel du PIB de 4% (5,5% hors-hydrocarbures). Selon les statistiques données par l'Office national des statistiques (ONS) publiés en janvier, le rythme d'inflation moyen en Algérie a atteint 5,7% en 2009 contre 4,4% en 2008. Sur l'épineuse question des augmentations de salaires, le ministre a déclaré, laconiquement, que seul le gouvernement est habilité à prendre cette décision. Concernant la nébuleuse de la corruption et les derniers dossiers de hauts responsables corrompus qui ont défrayé la chronique, Karim Djoudi a affirmé que le gouvernement s'est engagé à lutter contre la corruption et a mis des «mécanismes de contrôle» pour combattre ce fléau. Il réitérera à maintes reprises que «le gouvernement s'acquittera de sa tâche et du rôle qui lui est assigné», réitérant que son ministère à un rôle de contrôle à travers notamment l'Inspection générale des finances (IGF). Dans cette optique, il a précisé que le suivi de la gestion des dossiers de corruption était du ressort des secteurs concernés. A une question portant sur la dette fiscale d'un opérateur de téléphonie mobile, Karim Djoudi a répondu qu'«en tant que ministère des Finances, nous avons une mission de contrôle de l'ensemble des personnes morales et physiques qui interviennent sur le marché économique». Et de renchérir que «son département ne fait pas de distinction entre les opérateurs. Nous respectons les droits et les obligations de l'ensemble des opérateurs. Parmi ces obligations, il y a celles consistant à payer les impôts». A ce sujet, le ministre des Finances a affirmé que «nous sommes dans un Etat de droit et nous faisons en sorte que ces obligations soient payées». Karim Djoudi reviendra sur le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) dans lequel il avait abordé le crédit à la consommation en Algérie, en précisant «que pour le moment, il n'y a aucune décision dans ce sens». Pour rappel, la Loi de finances complémentaire 2009 a interdit aux banques d'octroyer des crédits à la consommation hors-immobilier.