Après le fameux match de football entre l'Egypte et l'Algérie au Caire il y a quelques mois, tous les témoins ayant vu la scène du callaissage du bus algérien et les blessures causées par les grosses pierres se demandaient si l'Egypte était une formation de football hors norme ou une sélection hors la loi. Au regard du silence complice de la FIFA et de la CAF, il est tout aussi vrai que l'Egypte, qui mène d'une main de maître la CAF et la CAHB, est un club hors la loi. En effet, c'est la seule équipe qui fonctionne avec ses propres règles, faisant fi de la réglementation et des lois en vigueur, avec la complaisance, pour ne pas dire la complicité des instances internationales. Sinon, comment peut-on concevoir qu'un joueur retiré et rayé de la liste transmise à la CAHB se retrouve du jour au lendemain sur l'aire de jeu, titulaire de surcroît ? On le croyait indisponible pour des raisons de santé, ce qui a d'ailleurs amené le staff technique à le remplacer sur la liste des joueurs retenus. Mais voilà que Hamada Nakib, le gardien de l'équipe nationale égyptienne, est miraculeusement et totalement rétabli. Et nouvelle intervention des responsables égyptiens pour le réintégrer sur la fameuse liste pour reprendre son poste. La CAHB, dont le 2e vice–président est Medhet El Baltaguy, et l'IHF (Internationale Handball Fédération), présidée par l'Egyptien Moustapha Fahmy, agissent en toute impunité depuis plusieurs années, sans que cela offusque les responsables de ce sport. Est-il concevable que des responsables gèrent la compétition à leur guise, changent et rechangent les listes, les règlements, les lois et les oraires sans rendre le moindre compte à ceux qui les ont élus (assemblée générale) ou aux formations directement concernées. Mais le plus dramatique dans cette situation, c'est la légèreté et la désinvolture avec lesquelles est gérée la CAHB, avec l'assentiment et la protection de personnages «hauts placés» qui mettent en avant leurs relations et leur puissance pour cautionner et couvrir de telles irrégularités. Minée de toutes parts, critiquée de partout, l'IHF ne fait parler d'elle qu'à travers le scandale de détournement de fonds qui a fait les choux gras de la presse spécialisée (affaire du million d'euros). Si, jusque-là, les querelles et autres faits se limitaient à la mauvaise gestion sportive, aujourd'hui, des pavés sont jetés dans la mare et des accusations de détournement sont lancées par les responsables des instances suprêmes. Ces derniers ne se sont pas privés, chacun en ce qui le concerne, de pointer un doigt accusateur sur les actuels dirigeants, à leur tête le président Moustapha Fahmy. Tout ce beau monde est accusé ni plus ni moins de détournement, sans compter la «tchipa». Une gestion «maffieuse» est-elle érigée en règle à la CAHB ? C'est ce qui se dit dans la rue et dans les fiefs du handball. Et ce qui n'était que rumeurs prend soudainement de graves proportions, sans pour autant, et bizarrement, susciter la moindre réaction de celui qui dirige réellement l'instance suprême. Il s'agit du président de l'IHF, Moustapha Fahmy, lequel, en «bon gestionnaire» aurait dû normalement réagir pour au moins veiller à la crédibilité de son instance et à la sauvegarde de ses valeurs. Aucune réaction non plus des pays affiliés, l'Afrique surtout qui continue à le soutenir comme si ces faits s'inscrivaient dans le cours normal des choses. Il y a de graves irrégularités qui émanent de personnes assurément responsables de leurs propos. Les fédérations européennes réclament des sanctions contre le président de l'IHF. La CAHB se tait. Mais, le plus grave est que la CAHB accepte de participer à ce jeu du chat et de la souris avec l'Egypte. L'affaire du gardien Nakib est grave. Un autre feuilleton qui va durer encore. Un tel trouble ne se passerait jamais sur un autre continent sans provoquer des réactions. Mais la Confédération africaine de handball a, apparemment, d'autres priorités. De toute évidence, cette 19e édition a beaucoup fait parler d'elle. Une «polémique» qui se poursuivra probablement encore. On voit mal en effet comment Mansourou et Baltaguy et tant d'autres ont laissé passer de telles accusations et n'ont pas mesuré la teneur et les conséquences de ces fautes graves, s'il n'y avait pas quelque part une partie du gâteau. Au moment où l'on entreprend la mise en œuvre d'une moralisation du mouvement sportif mondial, peut-on garder le silence face à des faits aussi graves ? Les dirigeants de la FAHB bénéficient-ils d'un statut particulier ? Ailleurs, pour des faits de moindre importance, une enquête est immédiatement déclenchée et les dirigeants responsables condamnés. A la CAHB, c'est motus et bouche cousue ! A. R.