Près de 2 500 tonnes de pièces détachées automobiles d'une valeur de 10 millions de dollars ont été interdites d'entrée en Algérie au cours de l'année dernière. L'interdiction de ces produits a été motivée par le non-respect des dispositions en vigueur, notamment l'étiquetage en langue arabe et l'affichage de la marque commerciale, l'identité de l'importateur ainsi que le pays d'origine de la pièce tel qu'exigé par la loi. Le ministre du Commerce, qui a donné cette information, rappellera à ce propos aux importateurs qu'ils devront respecter la réglementation s'ils veulent maintenir leur activité. Car, dira-t-il, l'Etat est fermement décidé à éradiquer ce commerce frauduleux de pièces contrefaites qui ont une responsabilité avérée dans les accidents de la route.Pour les autres causes de l'hécatombe que le pays enregistre sur les routes, un autre tour de vis a été ajouté au code de la route. Le facteur humain, de loin la première cause de mortalité sur les routes algériennes, en est la cible principale. Automobilistes et piétons sont concernés. Grosses amendes, sévères sanctions, plus d'infractions listées et plus de rigueur dans l'application de la loi pour faire baisser le nombre d'accidents. Logiquement, avec cet arsenal juridique et les quelques résultats de la lutte contre l'importation frauduleuse de pièces de rechange contrefaites, on devrait s'attendre à une baisse du nombre d'accidents de la circulation. Mais en sera-t-il ainsi ? A voir des conducteurs slalomer entre les véhicules sur les voies rapides, des camionneurs rouler à tombeau ouvert, des piétons traverser les rues, sous les passerelles et en dehors des passages protégés sans être aucunement inquiétés par les représentants de la loi, on ne peut que douter de l'impact de ce nouveau code dont l'application rigoureuse devrait se manifester non dans la ville mais sur les grands axes routiers où l'on dénombre la majorité des accidents mortels. Or, tel n'est pas le cas. Cela ne veut en aucun cas dire qu'il faut laisser les conducteurs et les piétons faire ce qu'ils veulent en ville. Idem pour la lutte contre l'économie souterraine. Les actions menées jusque-là ne font qu'en limiter l'activité. Le marché est encore et toujours inondé par des produits interdits au commerce qui arrivent à passer au travers des mailles du filet tendu par les douanes aux frontières terrestres et maritimes du pays. Il est inutile de s'appesantir sur le comment et le pourquoi. Mais rien n'empêche les autres services de l'ordre d'intervenir en aval pour combler les lacunes. Ils peuvent, en toute légalité, procéder à la saisie de toutes ces marchandises frauduleuses qui sont vendues au su et au vu de tous. Leur implication dans la lutte pour l'éradication totale de cette économie, pas si souterraine que ça, est plus que nécessaire. Elle est d'ailleurs souhaitée et demandée par les premiers responsables du pays. Mais c'est encore un vœu pieu. Sinon comment expliquer la présence d'un marché informel de devises à un jet de pierre de la Direction générale de la Sûreté nationale et le commerce de tous ces produits pyrotechniques dans les rues de nos villes alors que leur importation comme leur vente sont strictement interdits ? H. G.