Synthèse de Samira Imadalou Présent à la 460e session plénière du Comité économique et social européen (CESE) tenue jeudi dernier à Bruxelles, le président du Conseil national économique et social (CNES) algérien, Mohamed Seghir Babes a critiqué l'Union pour la Méditerranée. A l'instar de ses homologues de la rive sud de la Méditerranée, M. Babes a plaidé pour un caractère plus concret à l'UPM. «Il y a comme une espèce de vide. Le processus a été plombé en raison d'intérêts. Je considère qu'il faut que nous fassions, en tant que société civile, le lien, et d'aller se battre pour trouver la juste place de la société civile dans cette Union», a souligné le président du CNES devant les participants à cette rencontre. Et d'inviter les Conseils économiques et sociaux (CES), qui sont les représentants de la société civile, à agir dans le cadre de cette union de manière à «forcer le destin de l'histoire». Globalement, les CES des deux rives de la Méditerranée ont demandé à être des partenaires «actifs» dans le processus de l'UPM et ont même convenu d'un mode de coopération plus «concret». Dans ce cadre, le CNES s'est proposé pour abriter le groupe de réflexion qui sera chargé de définir les contours et les objectifs de l'instance consultative de l'UPM au sein de laquelle seront réunis les représentants de la société civile des deux rives. La proposition de Babes a reçu l'aval des Conseils économiques et sociaux présents à la rencontre. Après la mise en œuvre de l'espace parlementaire et l'amorce de la réflexion sur les instances régionales et territoriales, il reste, selon M. Babes, «à déterminer à la fois le contenu, les objectifs, la façon d'être et de travailler avec celle qui regroupera la société civile». La première rencontre va se tenir à Alger à une date qui reste à fixer. Les autres parties appelées à participer à la réflexion de ce noyau dur vont être le CESE, un ou deux CES du nord, et probablement le CES du Liban. Avec cet engagement, le CNES s'inscrit, faut-il le noter, dans un esprit d'«anticipation». Et ce, même s'il reste sceptique quant à l'issue de l'UPM. M. Babes a en effet évoqué le «scepticisme mesuré a ses pairs». «J'ai eu à souligner que la mécanique de l'UPM était plombée du fait de l'absence des conditions de sa faisabilité, puisque les objectifs et les finalités de paix, de sécurité et de stabilité à l'intérieur de cet espace sont loin d'être réunis parce que, entre temps, il y a eu Ghaza», a-t-il soutenu.