Invité par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), Mohamed Abaid, un artiste pluridisciplinaire qui a roulé sa bosse autant dans le domaine du théâtre que dans celui du cinéma et de l'audiovisuel, a animé, samedi dernier, un atelier de théâtre à la salle Atlas. L'atelier en question a été organisé dans le cadre des activités culturelles extra-événementielles que l'ONCI a intégrées dans son programme 2010. Quant à M. Abaid, il a, lui, marqué une pause dans sa carrière en France et a mis à profit ce temps libre pour venir transmettre son savoir aux jeunes débutants et amateurs. Hélas, les étudiants de l'Institut supérieur des métiers et arts de la scène et de l'audiovisuel (ISMAS) de Bordj El Kiffan, les premiers à être invités à participer à l'atelier, ne se sont pas présentés. Malgré cette défection et ce manque de sérieux et de professionnalisme, M. Abaid refusera d'annuler l'atelier et, partant du principe que tout individu peut avoir des talents de comédien qu'il suffira de déceler, il décide de travailler avec les quelques présents, dont les journalistes venus couvrir les activités de l'atelier. Evidemment, on ne se fera pas prier pour cette formation axée sur la diction et l'expression. Regroupés autour de l'animateur qui se choisira pour assistante Nesrine Belhadj, une comédienne professionnelle venue assistée par curiosité et besoin de se perfectionner, les stagiaires sont prêts à recevoir leur baptême des planches. Très à l'aise au milieu de ce groupe de jeunes inconnus, M. Abaid prend le micro pour se présenter avant de le tendre aux jeunes à qui il demandera d'en faire autant. Tout à tour, chacun devra se présenter et parler de ce qu'il fait, de son travail, de son quotidien, de ses perspectives, de ses ambitions…L'animateur ne pose aucune question. C'est en fait une manière de mettre les stagiaires dans le bain. «Cet exercice vise à rompre la glace et à favoriser la communication au sein du groupe», explique M. Abaid. Il demandera par la suite aux jeunes de saisir un texte au hasard et de le lire. Il veut une lecture théâtrale. «Il faut être convaincant et ne pas donner l'impression de lire un texte. Il faut incarner un personnage mais sans pour autant effacer sa propre personnalité», dira-t-il. Après quelques remarques concernant la diction et le contrôle de soi, il invitera le groupe à un autre exercice, physique cette fois. Déchaussés, debout sur un tapis, les stagiaires entament un exercice de respiration. «Oublier vos poumons et respirer par le ventre», demande l'animateur. Les stagiaires ont du mal à garder leur sérieux. Sans les brusquer, persévérant, le formateur arrive à leur faire faire l'exercice. M. Abaid sort son balafon et accompagne les st giaires de quelques notes de musique avant de leur demander de marcher, à pas mesurés dans un premier temps, au ralenti dans le deuxième temps et à pas diligents enfin. L'exercice nécessite de la concentration et une maîtrise du corps. Le stage sera conclu par une séance de lecture à haute voix et la lecture d'une longue phrase tout en respirant par le ventre. Évidement Nesrine coiffera au poteau tout le groupe. «J'ai profité de l'invitation pour venir animer cet atelier bénévolement. Je veux transmettre mon savoir méthodique sur l'expression verbale et la diction. Un comédien doit être crédible sur scène. Il faut qu'il maîtrise le passage de sa propre personne à un personnage sans perdre son identité. Il faut beaucoup de volonté pour se détacher de sa personne», déclare M. Abaid qui soulignera qu'au-delà de l'intérêt que présentent ces exercices pour les comédiens amateurs, la maîtrise de sa respiration et de sa diction est également utile dans la vie quotidienne. W. S.