Les services de l'APC n'ont pas fonctionné, les lycéens et les collégiens ainsi que les stagiaires de l'Institut de formation professionnelle ont été libérés pour la journée. Les jeunes de Ouaguenoun, particulièrement ceux de Tikobaïn, ont résolu de structurer leur mouvement de contestation. “Ath Ouaguenoun en colère !” C'est l'image qui se dégage de l'action de protestation initiée, hier mardi, par un collectif de jeunes de la commune de Ouaguenoun, 15 km à l'est de la ville de Tizi Ouzou. Toutes les institutions étatiques locales ont été fermées par les contestataires venus demander des comptes au président de l'APC que les jeunes accusent d'avoir manqué à ses engagements pris pourtant publiquement. Le débrayage a été observé durant toute la matinée. Les services de l'APC n'ont pas fonctionné, les lycéens et les collégiens ainsi que les stagiaires de l'Institut de formation professionnelle ont été libérés pour la journée. Les jeunes de Ouaguenoun, particulièrement ceux de Tikobaïn, ont résolu de structurer leur mouvement de contestation, suite aux promesses non tenues par les autorités municipales. Une plateforme de revendications étalées sur deux feuillets est exposée lors d'un rassemblement organisé devant le siège de l'APC. Présent au rassemblement, le maire Ali Belkhir a été mis au pied du mur et sommé de se prononcer sur les points soulevés dans le document confectionné par les jeunes protestataires. Le chômage constitue l'axe central des revendications. C'est que le maire s'est engagé à faire recruter les jeunes chômeurs au niveau du nouveau pôle universitaire de Tamda. Le collectif des jeunes a exigé de réserver les prochains postes d'emploi dans ce campus à raison de 75% pour les chômeurs de la commune de Ouagouenoun. De plus, il recommande de revoir les postes déjà attribués à des personnes étrangères à la région. Les locaux à usage professionnel constituent l'autre pomme de discorde. 52 locaux sont en voie d'achèvement au village Djebla, tandis que les autres locaux sont restés à l'état de projet sur papier. À Tikobaïn, des logements sont squattés sans que les autorités ne bougent le petit doigt. D'autres problèmes sont également soulevés par la plateforme élaborée par le collectif des jeunes. Il s'agit de l'absence d'abribus, la dégradation de l'environnement par la prolifération de décharges sauvages, de l'utilisation des véhicules communaux à des fins personnelles, du délaissement des aires de jeux dans les quartiers, etc. Lors du rassemblement, la prise de parole s'est transformée en un débat public contradictoire en présence du président de l'APC. La confrontation, utile à plus d'un titre, a permis aux présents de tirer les conclusions qui s'imposent et de déceler les points noirs dans une APC, où le FFS évolue sur du velours avec une majorité confortable de cinq élus sur neuf. Mais la confrontation a vite pris les contours d'un débat byzantin dès lors que les interventions des uns et des autres ont dévié sur des considérations techniques inaccessibles aux profanes. Toujours est-il que le maire a de nouveau pris l'engagement d'aider ces jeunes dans les limites de ses moyens et des prérogatives qui sont les siennes. Il a promis de réunir bientôt le conseil consultatif pour traiter tous les problèmes soulevés lors de ce rassemblement. Un sursis est accordé ainsi au premier magistrat de la commune pour prendre en charge les revendications portées par le collectif des jeunes. Se voulant pragmatiques, ces jeunes, pour qui c'est la première action de rue, ont donné un délai raisonnable au président de l'APC avant de revenir à la charge avec des actions plus musclées. Par ailleurs, le comité de village de Djebla menace, lui aussi, de recourir à la rue pour se faire entendre. Les membres dudit comité n'ont pas digéré le fait que le maire ait refusé de les recevoir en audience. Ce village a également des problèmes spécifiques qui attendent d'être solutionnés, mais visiblement cela traîne. Ce qui a soulevé le courroux des villageois. Une colère saine et légitime à l'image de celle de Tikobaïn de ce mardi hivernal. Yahia Arkat