Le sucre pèse lourd dans la facture d'importations de produits alimentaires. En effet, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS), le montant des achats de cette denrée s'est élevé en janvier 2010 à 166 millions de dollars sur un coût global des importations de 572 millions de dollars. Le sucre a raflé ainsi près du tiers de la facture alimentaire. Cette hausse vertigineuse et inquiétante est due non pas à l'augmentation des quantités achetées mais au renchérissement de ce produit sur les marchés internationaux qui, d'après le CNIS, a progressé de 112% durant les années 2008-2009.Au niveau national, cette tendance haussière s'est traduite par une hausse de 76,6%, passant de 94 millions de dollars en janvier 2009 à 166 millions de dollars en janvier 2010, selon le CNIS. Cette hausse des prix du sucre sur les places financière internationales est due, selon de nombreux cabinets d'expertise, au fait que le marché du est devenu depuis 2008 de plus en plus déficitaire. Pour preuve, selon les prévisions des cabinets internationaux, avec un déficit de 15,6 millions de tonnes durant la saison 2008/2009. En additionnant ces deux années, les stocks mondiaux devraient régresser de 30 millions de tonnes, soit 18% de la consommation mondiale de sucre. Ainsi, le déficit de la production mondiale de sucre par rapport à la demande devrait atteindre 14,8 millions de tonnes pour la campagne 2009/2010, d'après les prévisions d'une maison de courtage londonienne. «La production mondiale de sucre atteindra 152,8 millions de tonnes, comparé à 150,2 millions l'an dernier, mais en nette baisse par rapport à notre estimation initiale d'août de 158,2 millions de tonnes», a indiqué la maison de courtage Czarnikow. S'agissant de la consommation mondiale, les prévisions de cette maison de courtage ont été légèrement revues à la hausse à 166,51 millions de tonnes en 2010 contre 166,38 millions de tonnes prévus en août, soit une hausse de 1% comparé à l'année 2009. De plus, «comme les niveaux de stocks sont bas sur presque tous les marchés, l'offre ne devrait pas être suffisante pour combler la demande et la consommation devrait ainsi connaître une baisse forcée», ajoutent les experts. «Les prix devront rationner la demande pendant la saison 2009/2010, mais comme les producteurs de l'hémisphère Nord sont encore à mi-saison, il est trop tôt pour déterminer précisément quand cela aura lieu», prévoit également Czarnikow. C'est dire si le niveau de consommation en Algérie ne va pas augmenter à court terme, les prix à l'importation vont, en revanche, s'inscrire à la hausse. Mais pour combien de temps encore ? C'est là toutela question pour un pays qui importe à 100% tout ce qu'il consomme ? Z. A.