Photo : S. Zoheïr Arracher les arbres datant de plusieurs dizaines d'années du grand boulevard du chef-lieu de Aïn Defla pour les remplacer par une nouvelle variété qui mettra longtemps à pousser dans cette wilaya connue pour les grandes chaleurs signifie l'absence d'une vision futuriste, laquelle permettrait d'envisager un remplacement graduel. Autrement dit, remplacer un arbre sur trois et refaire la même opération lorsque l'arbre planté aura grandi. Voir les services des forêts se charger de cette opération signifie qu'on ne différencie plus entre le milieu forestier et celui urbain, ce dernier étant réservé selon des spécialistes à des entreprises d'aménagement d'espaces verts. Ce genre d'interventions mal réfléchies vient montrer encore une fois qu'il reste encore beaucoup à faire avant de parler de développement durable et de vision futuriste au moment où la population et la société civile n'arrivent plus à donner leur avis sur des projets pourtant réalisés pour elles. Agir ainsi et prendre des décisions à la place des citoyens sans prendre en compte leur avis signifie qu'on ne peut plus parler de bonne gouvernance, de démocratie participative, d'aménagement du territoire, de schéma national d'aménagement du territoire (SNAT), de schéma régional d'aménagement du territoire (SRAT), de plan d'aménagement de wilaya (PAW), de plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) et de plan d'occupation des sols (POS). Les villes algériennes, qui connaissent une profonde mutation en matière de fonctionnalité urbaine, n'arrivent plus à jouer leur rôle depuis qu'on occupe le milieu urbain sans prendre en considération les règles techniques.