Les établissements de la formation professionnelle ont ouvert hier leurs portes à pas moins de 223 000 nouveaux stagiaires. Cette rentrée n'est pas passée inaperçue à travers le pays. Et pour cause, les centres et instituts de formation professionnelle sont aujourd'hui très prisés par les jeunes. Les formations dispensées sont l'ultime espoir pour ces jeunes de trouver un emploi. Cette année, 28 nouveaux établissements d'une capacité globale de 6 800 places pédagogiques et 16 internats de 960 lits ont été réceptionnés sans oublier la mise à la disposition des établissements de formation de 17 nouveaux programmes. Une nouvelle tendance est venue souligner davantage l'importance de ce secteur : la formation professionnelle ne draine plus que les ratés du bac, elle captive désormais de plus en plus de nouveaux diplômés. Force est, en réalité, de constater que ces derniers se ruent vers les centres et instituts de formation professionnelle afin de suivre l'un des programmes d'apprentissage qui leur permettra de renforcer leurs chances de trouver un emploi. Un emploi qui fait toujours défaut à cause de leur très théorique et conceptuelle formation universitaire. «Les diplômés universitaires sont, à chaque rentrée, nombreux à venir postuler pour des formations surtout dans les techniques de l'administration et de la gestion. Ils s'intéressent notamment aux formations en marketing, gestion des ressources humaines, secrétariat et comptabilité. Ces métiers sont très recherchés de nos jours par les entreprises. Et dans un institut comme le notre, ils acquièrent une formation de terrain avec un BTS reconnu dans le marché du travail», explique à ce sujet Mme Bentoumi, directrice des études à l'Institut de formation professionnelle (IFP) de Birkhadem. Notre interlocutrice explique par ailleurs que l'IFP a de nombreux partenariats avec des entreprises publiques et privées, lesquelles accueillent les stagiaires de l'institut pour les besoins de leurs stages pratiques. «Nos stagiaires passent des stages de 6 mois au moins dans des entreprises où ils apprennent à travailler dans des ateliers, selon, bien sûr, leurs spécialités. C'est au cours de ces stages que nombre d'entre eux ont été recrutés. Avec ces stages pratiques, ils ont la chance de se distinguer et intéresser les recruteurs», affirme-t-elle. Ainsi, c'est ce côté pratique qui attire, semble-t-il, les universitaires, dont certains abandonnent carrément leur cursus à l'université pour se consacrer à leur BTS dans un IFP. «Croyez-moi, il est plus utile d'étudier dans un IFP que de faire l'université. Ici, on vous apprend un métier avec lequel vous pouvez gagner votre vie, voire vous pourrez ouvrir votre propre entreprise. A la fac, tout est théorique et conceptuel. Moi, j'ai fait architecture à la fac, mais cela ne m'a guère aidé à trouver un emploi. Quand j'ai obtenu mon BTS en comptabilité, des horizons plus larges m'ont été ouverts. J'ai trouvé d'ailleurs un emploi plus facilement car j'ai convaincu lors de mon stage», confie Reda, un jeune que nous avons rencontré à l'IFP de Birkhadem. Et des opinions comme celle de Reda sont prépondérantes parmi nos jeunes. Petit à petit, la fac ne convainc plus et cède la place aux centres et instituts de formation professionnelle. A. S.