Photo : Riad Par Nabila Belbachir «L'écologie est aussi et surtout un problème culturel. Le respect de l'environnement passe par un grand nombre de changements comportementaux», disait l'écologiste Nicolas Hulot. Le problème d'hygiène dont souffre la ville d'Alger, vitrine du pays de surcroît, prend de l'ampleur au quotidien. Ni les autorités concernées, à savoir les APC, ni les différents services de nettoyage et de ramassage des ordures, Netcom et Asrout, n'ont pu introduire un peu de salubrité, encore moins la population dont l'implication fait défaut. L'insalubrité a gangrené les rues, les quartiers populaires, notamment de l'Algérois. Il n'y a pas un coin de la ville qui ne ressemble pas à une décharge publique. Le paysage est le même dans les cités, les quartiers, parfois dans les cages d'escalier. L'insalubrité commence sérieusement à miner le quotidien des habitants des quartiers populaires, tels Bab El Oued, Bachdjarah, Bouzaréah, El Harrach…, provoquant dans certains cas des infections, entre autres, respiratoires. A la moindre pluie, des ordures se mélangent aux eaux impropres. L'odeur qui s'en dégage devient insupportable.«La situation n'évolue pas depuis des années, c'est comme si on était condamnés à vivre avec l'insalubrité», se plaint un septuagénaire habitant le quartier des Trois Horloges au cœur de Bab El Oued. Dire que ce quartier est devenu un grand marché «informel» où la marchandise est exposée à même le sol. «Les commerçants ne se soucient pas des habitants du quartier, ils jettent leurs ordures partout, l'essentiel pour eux, c'est de vendre… peu importe la santé des gens», a ajouté le septuagénaire. Et de signaler aussi que l'incivisme du citoyen ne fait qu'accroître la saleté dans les quartiers. Des gestes simples peuvent aider ou contribuer à créer un environnement sain. Exemple : même lorsque les poubelles sont pleines à ras bord, le citoyen jette encore des ordures sans la moindre hésitation. N'est-ce pas un geste qui génère la malpropreté. A quelle heure se fait la collecte des ordures ? Nos tentatives de joindre les services de Netcom sont restées sans réponse. Toutefois, il y a lieu de rappeler qu'ils assurent la collecte des ordures à 78% au niveau de 28 communes. «Mais il reste beaucoup à faire du côté des autorités publiques que des citoyens», avait déclaré récemment l'un de ses eprésentants. «Netcom est capable d'améliorer ses services à condition de le doter de plus de moyens logistiques et humains. Les agents font un très bon travail malgré leur peu de moyens et l'incivisme de certains citoyens.» Il a déploré par ailleurs le manque de sensibilisation, notamment du côté des comités de quartiers. Il faut dire que la capitale a connu un accroissement démographique. «Qui dit plus d'habitants dit plus d'ordures ménagères. Si l'on sait qu'un habitant produit 1 kg d'ordures par jour, que dire de plus de 91 000 habitants. N'empêche qu'actuellement l'objectif est relativement atteint en dépit de toutes les difficultés rencontrées», avait-il expliqué. Alors comment expliquer toute cette insalubrité que vit le citoyen et que connaît Alger, la capitale ? Il est temps d'appeler les citoyens à une prise de conscience quant à la nécessité de contribuer à la salubrité de la ville.