«Nous invitons les producteurs à acheter le blé auprès de l'OAIC. Nous n'avons pas besoin d'importer de blé dur. Le blé produit localement est disponible.» C'est en résumé l'appel lancé par le ministre du Commerce, Hachemi Djaaboub, jeudi dernier, en marge de la rencontre consacrée au lancement officiel du statut de l'opérateur économique agréé. Selon le ministre, l'Office algérien interprofessionnel des céréales est assez approvisionné en blé dur pour couvrir les besoins nationaux pendant une certaine durée. Ce qui s'explique par la bonne récolte enregistrée durant la campagne 2008-2009. En effet, sur une production de 61 millions de quintaux de céréales, la part du blé dur était de l'ordre de 24,3 millions de quintaux contre 13 millions de quintaux pour le blé dur et 24 millions de quintaux pour l'orge. Il reste à savoir que cet «acte de civisme et de solidarité nationale», tel que souligné par le ministre, pourrait avoir un impact sur le terrain, même si pour le ministre, il n'y a pas de raison de préférer le blé canadien au blé algérien. Il n'y a pas lieu, selon le ministre, d'annuler la décision relative à l'interdiction des produits à base de céréales subventionnés. La mesure appliquée depuis septembre 2009 et qui concerne le couscous et les pâtes alimentaires est toujours en vigueur. Cette décision intervenue brusquement avait pour rappel soulevé moult interrogations auprès des entreprises exportatrices. «On ne peut faire bénéficier les consommateurs étrangers de subventions appliquées en Algérie», a tenu à rappeler le ministre. Lequel est revenu par ailleurs sur la Zone arabe de libre échange (ZALE) et la décision de l'Algérie d'exclure certains produits des avantages de la ZALE dans le cadre d'une liste négative établie conformément à l'article 15 de cette zone. «La liste négative ne signifie pas une interdiction de l'importation des produits arabes, mais une exclusion de ces produits des avantages douaniers», a expliqué le ministre. Et d'indiquer dans le même sillage que l'Algérie a envoyé au Conseil économique et social de la Ligue arabe sa liste négative composé à titre de rappel de 1 511 produits. Pour 2009, ce sont au total 252 produits qui ont été importés dans le cadre de la ZALE pour un montant de 1,5 milliard de dollars contre 1,1 milliard de dollars en 2008. «La quantité est la même, c'est juste le montant qui a augmenté» a tenu à préciser le ministre à ce sujet, une manière de montrer que la quantité des importations algériennes des pays arabes n'a pas augmenté entre 2008 et 2009, année de l'entrée en vigueur dudit accord. Le ministre a expliqué la hausse de la facture par les pratiques rauduleuses à travers notamment la majoration des factures par les importateurs. D'où la nécessité de mettre l'accent, selon le ministre, sur la moralisation de la pratique commerciale. S. I.