Photo : S. Zoheir Par Abdelghani Aïchoun Plusieurs incidents, à l'extérieur du stade surtout, ont émaillé la rencontre amicale entre l'Algérie et la Serbie de mercredi dernier au stade du 5 juillet. Des émeutes ont failli avoir lieu devant les portes de la mythique enceinte sportive. L'engouement populaire qu'a provoqué cette rencontre a dépassé apparemment toutes les prévisions. A un certain moment, dans l'après-midi, la situation était quasiment ingérable. Alors que les tribunes étaient déjà archicombles vers 13 heures, des milliers de jeunes, restés à l'extérieur, dont certains munis de ticket, voulaient carrément forcer les portails d'accès. Des dégâts matériels ont été enregistrés. Des portes ont été endommagées et un mur de clôture s'est effondré. Les membres des services de sécurité ont dû user de moyens antiémeutes forts, comme les canons à eau, pour rétablir l'ordre. Des agents de la Protection civile ont affirmé qu'il y avait plusieurs blessés. Même des officiels et des professionnels des médias ont rencontré toutes les difficultés du monde pour accéder au stade. Certains journalistes et hotographes ont réussi à entrer, mais sous une pluie de pierres et grâce à d'énormes efforts des agents des services de sécurité. Pour les familles, c'était encore plus compliqué. Celles qui ne sont pas arrivées très tôt, c'est-à-dire dans la matinée, ne pouvaient plus accéder à la tribune qui leur a été réservée à partir de 14 heures. L'entrée par la porte prévue à cet effet, avec la ruée des jeunes qui ne trouvaient plus d'autres portes ouvertes, a été problématique. Certaines familles ont dû rebrousser chemin. Des employés du stade ont affirmé que, dès les premiers moments de l'ouverture des portes, la maîtrise de la foule était difficile. «Dès qu'on ouvre une porte pour laisser entrer des supporters munis de tickets, d'autres, surtout ceux qui n'avaient pas ce précieux sésame, tentaient de forcer la porte. Même certains munis de tickets faisaient cela. Ils avaient tous peur de ne pas avoir une place à l'intérieur», nous a déclaré un agent de sécurité du stade. Pour plus d'un, l'organisation était défaillante. Des défaillances qu'expliquent d'autres par l'énorme foule qui s'est déplacée au stade sans ticket. Les organisateurs étaient complètement dépassés. Le comportement de certains supporters dans les tribunes, jets de projectiles (bouteilles, sièges…), n'était pas pour arranger les choses. D'autres problèmes ont également surgi à l'intérieur du stade. La tribune de presse était occupée partiellement par des personnes n'ayant rien à voir avec la profession. Quant à la tribune d'honneur, elle s'est avérée trop exiguë pour contenir tous les «invités». Certains «VIP», dont des Serbes, ont été orientés vers celle des médias, dans la partie basse qui n'est pas couverte. Mais, ils ont dû quitter les lieux ou s'entasser avec les journalistes au début de la seconde mi-temps, après le second but, lorsque des supporters, qui avaient pris place dans la tribune supérieure, ont commencé à leur jeter différents projectiles sur. En tout cas, il faut dire que cette situation était pour plus d'un prévisible. Une conclusion tirée le jour de la vente des tickets. Il faut rappeler que les responsables du stade ont décidé de mettre en vente les billets à un prix de 300 dinars il y a plus d'une semaine. Ces tickets –un peu plus de 55 000– ont été écoulés contre toute attente en l'espace de quatre ou cinq heures. La «pénurie» a provoqué une forte pression. Le «marché noir» a pris le relais. Finalement, selon des informations, des supporters ont acheté des tickets à 5 000 dinars. De plus, tous les billets ont apparemment été écoulés à Alger au niveau du stade. Aucun quota n'a été réservé aux autres régions du pays. En tout état de cause, ce qui s'est passé mercredi dernier au stade du 5 Juillet ne doit plus se reproduire. L'image de l'équipe nationale en prendrait, même indirectement, un coup. Etant donné que les matches de la sélection provoquent depuis des mois un grand engouement, les responsables sont censés mettre en œuvre tous les moyens pour leur réussite. Se déplacer au stade ne devrait plus être un calvaire. La fête ne doit aucunement être troublée par des incidents.