Photo : S. Zoheir Par Abdelghani Aïchoun Le football algérien est en crise. Le constat est fait depuis déjà des années. Seulement, ces derniers temps, les problèmes s'accumulent et se compliquent au point que c'est l'organisation et le bon déroulement du championnat qui sont même menacés. Que se passera-t-il quand la FAF se voit dans l'obligation d'intégrer, une fois pour toute, le RCK en division une ? Quand plusieurs journées du championnat se seront déjà déroulées ? Rejouer les journées précédentes, peut-être, ou improviser un système qui prendrait en compte les matches de celles-ci ! Personne ne le sait. Mais les responsables de notre football trouveront toujours une explication «logique» à tout cela. Comme ce fut le cas lorsque l'équipe nationale s'est fait éliminer l'année dernière pour la CAN 2008. Les problèmes se font, donc, de plus en plus nombreux. La Ligue nationale de football, dont la gestion est plus que contestée, trouve des difficultés à établir un calendrier annuel. On en est toujours à publier des programmes mensuels. Et même ces derniers sont souvent sujets à des rectificatifs. D'ici peu, si on continue à ce rythme, les responsables de la discipline en Algérie abandonneront même le concept de calendrier. Ils annonceraient les journées deux semaines auparavant. Et le tour est joué. Pour en revenir à la dernière journée du Championnat de division une, des incidents ont émaillé les alentours du stade de Annaba suite aux résultats catastrophiques de l'USMAn. L'arbitre de la rencontre a dû stopper la partie à quelques minutes de la fin. Ce genre d'agissements de nombreux supporters est devenu monnaie courante. Dès qu'un club aligne deux ou trois contre-performances, c'est l'émeute. Et là, on n'est qu'au tout début du championnat. Qu'en sera-t-il quand c'est la survie parmi l'élite qui est en jeu ? On s'en souvient, à la fin de la saison dernière, lorsque le MCO a officiellement rétrogradé en division deux. De violentes manifestations ont eu lieu à Oran. Le pire est à craindre pour l'avenir. D'autant plus qu'aucune perspective ne se dessine. L'équipe nationale, censée bénéficier de tous les égards, n'a pas de stade où jouer ses matches officiels. Les uns et les autres sont en train de tout faire pour tenter de «récupérer» la pelouse du stade de Blida où ont eu lieu les deux précédents matches. L'entraîneur national, Rabah Saadane, avait fortement critiqué l'état de la pelouse. Mais il n'y a pas d'autre choix. Le match se jouera à Blida quel que soit l'état du gazon. De toute façon, le public sera certainement fort nombreux à soutenir son équipe, même avec la peur au ventre, parce que les Verts nous ont habitués à de surprenantes défaites. Entre-temps, la livraison du stade du 5 Juillet tarde toujours à venir, fermé depuis la fin du mois de janvier dernier pour «refaire sa pelouse». Ailleurs, l'opération dure deux à trois semaines, et, chez nous, une année. En attendant, la Ligue nationale de football trouve des difficultés à domicilier les derbys algérois. D'habitude, c'est le 5 Juillet qui abrite ce genre de rencontres, mais, comme il est toujours en travaux, il faut improviser. La LNF a décidé que les derbys n'auront lieu que dans des stades ayant une capacité d'accueil supérieure à 10 000 supporters. Mais le problème reste entier. Est-il raisonnable de faire jouer un match USMA–MCA à Bologhine ? Même si les rencontres entre les deux voisins rivaux n'ont jamais débordé de leur cadre sportif, l'affluence nombreuse des supporters des deux camps vers un stade, qui peut à peine contenir 15 000 ou 20 000 supporters, représente un risque à prendre au sérieux. Ces rencontres-là doivent être programmées dans un grand stade. Et là, une autre question se pose : pourquoi Alger n'a-t-elle pas d'autres enceintes sportives d'envergure ? On parle de deux stades, l'un à Baraki et l'autre à Douera, lesquels vont être construits, mais, depuis presque dix ans, ils en sont au stade de projet. Avec la fermeture du 5 Juillet, toutes nos carences infrastructurelles remontent à la surface. La situation est de plus en plus grave. Une véritable révolution dans le monde footballistique s'impose, sinon, notre sport-roi ira de mal en pis…