Photo : S. Zoheïr Par Abdelghani Aïchoun Les professionnels des médias trouvent de plus en plus de difficultés à s'acquitter de leur tâche dans les stades algériens. Si, globalement, en ce qui est concerne les rencontres de la sélection nationale de football, les choses s'avèrent moins pénibles, quoiqu'il y ait là également d'énormes problèmes, dans le championnat, au niveau de certains stades, les conditions minimum de travail sont carrément absentes. Plusieurs de nos stades ne disposent pas de tribune de presse. Et dans le cas où celle-ci existe, elle est souvent occupée par des personnes étrangères à la corporation. Cela est même valable pour les rencontres des Verts. sans remonter loin, le 3 mars dernier, à l'occasion du match amical qui avait opposé l'Algérie à la Serbie, une partie de la tribune de presse du stade 5 Juillet était occupée par des «étrangers». De plus, bon nombre d'invités «VIP» censés être installés dans la tribune officielle, se sont retrouvés, à défaut de place, avec les journalistes. Quelques-uns parmi ces derniers ont été forcés, donc, de suivre le match debout. Un «phénomène» qui est devenu, au fil du temps, presque habituel dans la majorité des stades algériens. Des «intrus» accèdent aux lieux grâce, notamment, à la complicité de certains agents de sécurité ou fonctionnaires du stade. Même l'accès à l'intérieur du stade est devenu difficile. Pourtant, la Fédération algérienne de football (FAF) a établi, en début de saison, des cartes d'accréditation pour les journalistes et photographes, afin qu'ils puissent accéder facilement à ces infrastructures sportives et couvrir lesmatches du championnat. Mais, dans certains cas, le problème persiste. Si à Alger, d'une manière générale, le problème ne se pose pas, dans bon nombre d'autres wilayas, les agents postés devant les portes d'accès ne reconnaissent pas ces cartes. Ils réclament toujours un ordre de mission. Et dans le cas où la carte est reconnue, le fait que plusieurs de nos enceintes footballistiques ne sont pas conformes à un minimum de normes universelles, en d'autres termes la majorité d'entre elles ne disposent pas, par exemple, de porte d'accès réservée à la presse, rend l'accès au stade toujours problématique. Ceci a été vécu notamment au stade de Blida, lors des deux premiers matches de la sélection nationale en éliminatoires jumelées CAF-Mondial 2010, et même dans celui du 8 Mai 45 de Sétif, en finale de la Ligue arabe des champions. Plusieurs professionnels des médias se sont retrouvés bloqués à l'extérieur alors que les portes d'accès étaient fermées. Tout cela parce que, jusque-là, il n'y avait pas d'accès réservé aux médias. Mais les problèmes des journalistes et photographes ne s'arrêtent pas à l'accès et aux conditions à l'intérieur de la tribune de presse. Par manque d'expérience peut-être, les responsables des stades ne prévoient pas, généralement, des zones mixtes pour que les journalistes puissent s'entretenir avec les joueurs. Lors de la rencontre amicale face à la Serbie, l'accès menant de la tribune de presse vers la pelouse a été fermé à la fin du match. Les gens des médias étaient forcés d'escalader une clôture pour pouvoir arriver jusqu'aux Verts. Finalement, il n'y a pas eu de «zone mixte». Les joueurs sont rentrés directement aux vestiaires et par la suite dans le bus qui les a transportés à leur lieu de résidence. C'est dire si la mission est souvent difficile à effectuer. Les responsables de la Fédération algérienne de football devraient imposer un «cahier des charges» quant au travail des médias à l'intérieur des stades. Les journalistes et photographes sont censés y trouver un minimum de conditions pour bien s'acquitter de leur tâche. D'autant que le football est le sport le plus suivi en Algérie, comme d'ailleurs c'est le cas dans la majorité des autres pays. Il est vrai que les responsables fédéraux ont fourni beaucoup d'efforts sur ce plan, notamment en ce qui concerne les accréditations pour les rencontres de la sélection nationale ou les cartes d'accès au stade pour les matches de D1 et de D2. Mais, à l'intérieur de ces mêmes stades, le travail des gens des médias est toujours difficile. Il est vrai que, dans la majorité des cas, c'est l'infrastructure elle-même qui est inadéquate. Hormis deux ou trois infrastructures, qui respecteront un minimum de conditions, toutes les autres ne sont pas conformes au cahier des charges établi par la FIFA. Sinon, comment accepter qu'un stade qui peut accueillir jusqu'à 35 000 ou 40 000 supporters ne dispose que de deux accès ? La majorité des stades construits ailleurs, et là on peut citer le stade de Luanda (Angola) qui a une capacité de 50 000 places et qui a abrité plusieurs matches de la CAN 2010, dont la finale, disposent d'environ une quarantaine de portes d'accès. Dans pareil cas, si jamais un incident survient à l'intérieur, les supporters peuvent être évacués totalement en moins de dix minutes. Donc, en plus de la difficulté pour les gens des médias de travailler à l'intérieur de la majorité des stades algériens, un problème d'ordre sécuritaire se pose. En tout état de cause, en attendant qu'il y ait des infrastructures qui répondent aux normes, les responsables de la chose footballistique devraient faire en sorte que les journalistes et photographes puissent travailler convenablement. Sinon, en fin de compte, c'est les supporters qui seront pénalisés…