Photo : S. Zoheir Par A. Lemili Il relève de la logique de critiquer la sortie de mercredi dernier de la sélection nationale. A un ou deux éléments près, il faut reconnaître que tout le monde était passé à côté de son sujet. Il serait alors temps d'ouvrir l'œil, et le bon, et de se dire, sans en avoir mauvaise conscience ou donner l'impression de régler des comptes dans la facilité en tirant sur l'ambulance, que le sélectionneur national n'a pas la dimension d'un challenge comme l'est le rendez-vous mondial de juin prochain.Un adage dit d'une belle femme qu'elle «ne peut donner que ce qu'elle a». C'est le cas du coach national qui, et nous l'avons toujours dit dans ses colonnes, sans pour autant remettre en cause des capacités pour le métier, a eu la faveur, sinon a bénéficié d'une succession d'événements heureux qui lui ont permis, au même titre que la sélection nationale, de se qualifier pour la Coupe du onde et celle d'Afrique, réalisant dans ce récent événement sportif un bon parcours même s'il reste des plus mitigés sur le plan des prestations.En affrontant la Serbie, le coach national a laissé la nette impression d'être tombé dans le péché mignon des entraîneurs locaux qui est de prioriser le résultat immédiat au détriment, dans ce cas de figure précis, de la nécessité de visualiser le maximum de ses troupes et plus particulièrement ceux qui ont besoin de l'être sérieusement parce qu'il s'agit de constituer l'ossature d'une équipe qui a pris date avec une manifestation très importante pour le reste de l'histoire sportive nationale, l'ossature et donc la… bonne. Or, le coach, sans nul doute en raison de la ferveur qu'a suscitée ce match des semaines durant, une intime conviction au nom de laquelle il se serait cru tenu de confirmer ses «capacités», sa «compétence» et pourquoi pas certainement répondre à d'instantes demandes et/ou éventuellement des pressions exogènes qui n'ont rien à voir avec l'essentiel qui est, faut-il encore le rappeler, seulement de tester un ensemble et ce, quelle que soit l'issue de la rencontre, a, quelque part, comme cherché à justifier ce qui ne peut l'être : la supériorité de la sélection algérienne sur son homologue. Ainsi, paradoxalement, l'entraîneur national a titularisé des éléments, lesquels, en d'autres temps, n'ont pas démérité et peut-être donné des preuves de leur aptitude, mais qui, également, n'ont jamais convaincu dans la durée, pis, ont confirmé des productions souvent en demi-teinte. Ce qui, dans une compétition sportive, toutes natures confondues, renseigne, il ne saurait mieux être, sur la valeur intrinsèque d'un athlète. Depuis des mois, les médias parlent énormément de nouveaux joueurs qui feraient les beaux jours de clubs étrangers. Bien entendu, tout cela reste à relativiser entre propos tenus par des journalistes rapides à s'enflammer et parfois aux antipodes du métier, auquel cas, effectivement, le coach national n'est pas tenu de réagir au quart de tour et, partant, de faire de la sélection nationale l'antichambre d'une auberge espagnole, mais, cela étant, ce dernier a bel et bien convoqué, parce que la presse en a énormément parlé, une brochette de nouveaux éléments qu'il devait, d'abord, tous essayer ce qui aurait été le minimum mais plus particulièrement d'éviter de déplacer une armada de joueurs blessés juste pour chauffer le banc des remplaçants, annihilant de fait l'opportunité à d'autres éléments de bénéficier d'une chance mais surtout à l'équipe nationale, voire au pays d'en profiter.La rencontre face à la Serbie et surtout la déculottée reçue est venue, enfin, rappeler à tout le monde que le football africain est quand même encore très loin du haut niveau. Notre sélection nationale en a fait les frais. Encore heureux que la leçon soit venue assez tôt parce qu'elle devrait permettre à tous de se remettre en question et, à trois mois du rendez-vous sud-africain, de préparer au mieux le groupe afin que le ridicule ne le dispute pas à la désillusion.