Photo : Riad Par Amar Rafa La fête internationale de la femme, célébrée chaque année, est l'occasion de marquer une halte afin d'aborder la question du rôle de la femme dans la société en Algérie, et surtout en politique. La question est, certes, récurrente mais acquiert cette année un goût spécial, eu égard surtout au fait qu'elle intervient dans un contexte marqué par un débat autour de la promotion politique de la femme, consécutivement à la volonté de lui assurer une plus grande présence dans les assemblées élues du pays, à travers la promulgation de l'article 31 bis de la loi fondamentale du pays. Pour la mise en œuvre de cet article, qui nécessite des lois organiques, le groupe de travail qui a été installé par le département de Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, afin d'élaborer les propositions pour la mise en œuvre de l'article relatif à la promotion de la femme en politique, a terminé ses travaux, selon la radio algérienne qui affirme que des propositions ont été adressées au ministère de la Justice, lequel les a, à son tour, transmises au gouvernement. Ces propositions serviront de base aux législateurs en vue d'élaborer des lois organiques devant donner corps à cet article, afin de permettre à la femme d'être présente surtout dans les assemblées élues et à promouvoir son accès égal aux mandats électoraux et fonctions électives. Cette commission composée de juristes et de spécialistes a, d'après un conseiller auprès du ministre de la Justice qui intervenait mercredi dernier devant l'APN, lors d'une journée spéciale consacrée à la femme en politique, a passé en revue, d'abord, les mécanismes devant assurer la parité en politique, à savoir le mode de désignation directe, le système des quotas dans le code électoral, par lequel il est donné un nombre de sièges aux femmes dans les assemblées élues, la fixation d'un pourcentage pour les deux sexes et le système d'alternance homme ou femme sur les listes électorales. Cependant, d'après ce responsable, ce groupe de spécialistes n'a retenu aucun système pour le moment, laissant entendre toutefois que l'on va vers la règle de l'alternance, qui a fait pratiquement l'unanimité au sein de la commission. Il s'agit de l'alternance entre candidats de l'un ou de l'autre sexe pour la composition des listes de candidats, appelée dans plusieurs pays d'Europe : «système fermeture éclair». Cela étant, nombre d'inconvénients peuvent se dresser devant la mise en œuvre de l'un ou l'autre des mécanismes, affirme-t-on, notamment des difficultés pratiques lorsqu'il s'agit de trouver suffisamment de candidatures féminines, du développement global du pays, du statut socioéconomique de la femme, de leur niveau d'instruction, de leur part dans la population active et surtout, de leur volonté d'intégrer la vie politique. Si le discours officiel place la situation de la femme au chapitre de ses priorités, donnant pour preuve la ratification de toutes les conventions internationales la concernant, il n'en demeure pas moins que l'absence de mécanismes appropriés se fait sentir. Résultat : sa présence politique reste très symbolique puisqu'elle ne représente 7,71% de l'Assemblée populaire nationale et 4% au Conseil de la nation. D'autre part, deux femmes seulement sont élues présidentes d'APC sur un total de 1 541 Assemblées populaires communales. Du côté des partis politiques, ce n'est guère reluisant, car, mis à part le PT qui est dirigé par une femme, toutes les autres formations réservent les seconds rôles à la gent féminine.