Les jeux Olympiques reviennent. Porteurs d'un message qui n'est plus celui qu'ils faisaient valoir à leur (re)naissance, en 1896, et durant de nombreuses éditions après. Il est bien loin, en effet, le temps de la charte olympique fondée sur la tolérance, l'amitié et la solidarité entre les peuples et sous sincère escorte de la devise «l'important, c'est de participer» pour laquelle les jeux avaient reconquis leur raison d'être des siècles après avoir cessé d'exister en Grèce antique en l'an 393. Une renaissance sous l'impulsion d'un certain Pierre de Coubertin, passionné de sport et engagé pour un monde de paix jusqu'au bout des convictions et de l'initiative. Aujourd'hui, le monde a bien évolué et changé. Dans la quasi-totalité des cas, cette évolution s'est automatiquement opérée au détriment des fondamentaux initiaux des jeux Olympiques, au rythme d'un monde qui appartient fatalement au plus fort et sa loi qui s'exerce là où elle trouve un espace d'expression à ses différentes et multiples facettes. Le monde de la technologie et de la guerre des temps modernes qui prend forcément de vitesse le sport et l'entraîne dans une quête vers le «toujours plus, toujours plus fort» accessible par la seule voie de la victoire. Rien que la victoire. Celle qui met en valeur les multiples artifices de la technologie qui dope la pratique sportive et la place naturellement sur celui des principes prônés par Pierre de Coubertin, fondateur des jeux Olympiques modernes. C'est pourquoi Pékin la contestée viendra sans doute conforter les nouvelles valeurs de l'olympisme à travers des joutes à haute sensation sur fond très explicite d'un «l'important, c'est de gagner» en harmonie avec les fondamentaux de l'individu d'aujourd'hui. L. I.