De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine De nos jours, il est difficile de donner une définition précise du chômage dans ce contexte marqué par de nombreuses mutations. Pour certains, celui qui chôme, c'est celui qui est sans emploi. En revanche, d'autres disent que les sans-emploi arrivent à se procurer de l'argent en se débrouillant ici et là. Il est rare aujourd'hui de trouver une personne, en bonne santé mentale et physique, sans ressources financières d'autant qu'il existe de nombreux moyens pour avoir honnêtement quelques revenus. On constate que des chômeurs, souvent des jeunes, ne sont jamais à court d'argent grâce à leur savoir-faire et à leur volonté de s'imposer et de gagner leur journée. Ces jeunes, même s'ils ne sont pas nombreux, n'éprouvent pas de gêne à faire n'importe quoi, contrairement à d'autres qui ont du mépris pour certains boulots. Ces derniers souffrent de plus en plus des conséquences du chômage parce qu'ils n'arrivent pas à se convaincre qu'ils peuvent recourir à n'importe quelle astuce pour gagner leur vie et subvenir à leurs besoins quotidiens. Parmi eux, des diplômés universitaires sans emploi qui n'osent pas se lancer et prendre des initiatives pour acquérir leur autonomie, faute d'être aidés par des parents qui ne jouent pas leur rôle dans le but d'aider leurs enfants. Dalila, jeune universitaire sans emploi, ne cesse de solliciter les administrations pour un recrutement alors que sa sœur Fouzia, qui vit la même situation, arrive à s'en sortir grâce à des travaux de couture d'autant qu'elle est très sollicitée à cause de sa maîtrise de ce métier. «Avec mon diplôme, je n'arrive pas pour l'instant à me procurer un emploi fixe, en revanche la couture m'aide énormément puisqu'elle me permet de gagner beaucoup d'argent», dira cette jeune universitaire et non moins couturière occasionnelle. Kamel, un jeune mécanicien habitant la ville de Aïn Defla, dont les tentatives pour trouver un emploi stable n'ont pas encore abouti, est arrivé à tisser des relations avec de nombreux automobilistes, lesquels le sollicitent à tout moment pour la réparation de leur véhicule. «Heureusement que je dispose d'un véhicule qui me permet de me déplacer pour dépanner mes clients ; ils ont mon numéro de téléphone et m'appellent à tout moment pour des réparations urgentes», dira-t-il, avant d'ajouter que cette activité n'est pas très rentable mais qu'elle lui permet tout de même de subvenir à ses besoins financiers quotidiens. D'autres proposent leurs services à des amis plus nantis qu'ils aident d'une façon ou d'une autre, généralement dans un magasin où ils démontrent leur efficacité en servant les clients. Des gestes appréciés et payés en conséquence. Une des alternatives pour les jeunes habitant la ville de Aïn Defla consiste à se rendre tôt dans la matinée à la périphérie du chef-lieu où sont localisés les champs agricoles à la recherche d'embauche -cueillette et autres travaux- qui leur permet de percevoir un petit salaire et en même temps de rapporter quelques kilos de pomme de terre ou autres produits de saison à la maison. Pour ces jeunes, travailler honnêtement est aujourd'hui possible, mais il faut seulement de la volonté et une disposition à accepter n'importe quel travail. Aussi, il n'est pas exclu de voir des personnes possédant un emploi offrir leurs services dans la plomberie, l'électricité et autres, dans le but de gagner un peu plus d'argent pour arrondir les fins de mois ou de prendre en charge convenablement leur famille. C'est le cas de Khaled, un jeune plombier exerçant dans une entreprise et sollicité par des particuliers durant son temps libre. «Je ne vois aucun mal à faire ce travail», lance le jeune homme. En somme, différents moyens sont disponibles aujourd'hui pour atténuer les difficultés à joindre les deux bouts et faire face aux dépenses quotidiennes ; c'est d'autant plus possible pour de nombreux citoyens, il suffit d'être animé d'une bonne volonté et de ne pas rester les bras croisés, lorsque l'on sait que cela complique aussi bien la situation des sans-emploi que ceux disposant d'un emploi mais confrontés à des difficultés financières.