Dans le cadre du programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association (P3A1), une étude visant à faire une première évaluation de la mise en œuvre de l'Accord d'association Algérie-UE a été réalisée par des experts indépendants, durant le second semestre de l'année écoulée. Les résultats de l'étude présentés par l'expert Nancy puis communiqués, hier, aux journalistes, lors d'une rencontre organisée à Alger, font apparaître certains constats et conclusions. Au plan macroéconomique, précise l'étude, l'accord en question «n'a pas entraîné de modification de la dynamique macroéconomique de l'Algérie» en termes d'échanges. Cependant, précise la même source, il a été relevé «un creusement du déficit commercial hors hydrocarbures», et «une insuffisante ouverture des entreprises nationales à la concurrence internationale». Au plan du commerce extérieur, l'accord n'a pas eu d'effet significatif sur les importations en provenance de l'UE et inversement sur les exportations à destination de l'UE. «Globalement, la part de l'UE dans les importations de l'Algérie a très légèrement diminué entre 2002 et 2007. Hors hydrocarbures, l'UE reste de loin le premier client de l'Algérie», ajoute-t-elle. «Néanmoins, le démantèlement tarifaire (appliqué aux produits importés de l'UE mais également d'autres pays) n'a engendré ni détournement ou dérivation du flux des échanges ni création supplémentaire du commerce», précise l'étude. Au sujet des investissements, la mission d'évaluation a relevé une forte augmentation des investissements directs étrangers d'origine européenne, liée principalement aux secteurs du bâtiment et travaux publics (BTP) et des hydrocarbures. Indiquant que l'étude ne se prononce pas sur les effets des mesures relatives à l'investissement adoptées par notre pays, en matière de commerce ou d'investissement étrangers, dus notamment à «l'absence des statistiques», la mission d'évaluation a tiré plusieurs conclusions, mais loin d'être «définitives». Car, argue la même source, le fait que cette étude est intervenue dans un délai relativement proche de l'entrée en vigueur de l'Accord d'association, «il est encore trop tôt de pouvoir trier des conclusions définitives qui permettraient de se prononcer objectivement sur les effets réels de celui-ci». «Ces effets se feront sentir sur le long terme et, par conséquent, une évaluation plus précise de l'impact ne pourra se faire que d'ici 5 ans, soit 10 ans après l'entrée en vigueur de cet accord», souligne M. Zelmati, responsable de l'Unité de gestion du programme (UGP). Parmi les conclusions, on peut citer celle ayant trait aux exportations des produits algériens vers l'espace européen. Là, les experts qui ont élaboré cette étude ont relevé les potentialités qui existent en matière d'exportation de produits algériens vers l'Europe, «mais les entreprises algériennes doivent encore acquérir une véritable culture d'exportation en vue d'être plus proactive sur ce marché». Il est utile d'indiquer, par ailleurs, que le P3A1 a pour principal objectif l'appui à l'administration algérienne et toutes les institutions contribuant à la mise en œuvre de l'Accord d'association en apportant à celles-ci l'expertise, l'assistance technique et les outils de travail nécessaires à la réalisation des objectifs définis par cet accord. Le P3A1 dispose d'une enveloppe de 10 millions d'euros pour son exécution, prévue jusqu'en décembre 2011. Il a été prévu, nous a indiqué M. Zelmati, de soutenir l'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association avec des programmes similaires (P3A2) et (P3A3) d'un financement de, respectivement, 24 et 30 millions d'euros. S. B. Selon le directeur de l'UGP : les activités du P3A1 sont très positives en 2010 L'Unité de gestion du programme (UGP) d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association Algérie-UE présente, selon M Zelmati, «un bilan très positif» des activités réalisées depuis le début de l'année en cours. Trois appels d'offres pour des projets de jumelages institutionnels viennent d'être clôturés, cinq opérations d'assistance technique de court terme (TAIX) se sont déroulées en Algérie et trois autres missions vont se dérouler dans les semaines à venir. Pour ce qui est des appels d'offres pour les jumelages institutionnels, le premier a trait à la poursuite du processus d'amélioration des relations de l'administration fiscale avec les contribuables, destinés au profit de la direction générale des impôts (DGI). Le montant débloqué pour cette opération est de l'ordre de 900 000 euros. Le deuxième programme de jumelage, qui concerne le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, a trait à la préparation d'accords avec l'UE dans le domaine de l'évaluation de la conformité. Il s'est doté d'un budget de 1 million d'euros. Le dernier concerne le renforcement de la capacité de l'Algérienne des eaux à améliorer la qualité de l'eau distribuée par ses réseaux. Son budget est de l'ordre de 900 00 euros. S. B.