De notre correspondant à Constantine A. Lemili «J'estime que nous avons fourni notre part de travail. La subdivision des services agricoles en tant que partie de la commission ad hoc chargée de l'inspection des terres agricoles relevant de sa circonscription et des types de récoltes optées par les agriculteurs professionnels ou ponctuels avoisinantes a contribué à dresser l'état des lieux en fournissant notamment le listing des parcelles appelées à être détruites en raison de l'utilisation de moyens illicites d'irrigation, en l'occurrence les eaux usées ou stagnantes conformément à la loi 17/83 amendée. Or, le rapport remis en ce sens à l'administration ne semble pas avoir été pris en considération même si la chef de daïra du Khroub a lancé des mises en demeure.» Ce sont les propos de M. Bouarroudj, subdivisionnaire des services agricoles à hauteur de la commune du Khroub. En fait, il répondait à notre souci de connaître les raisons pour lesquelles à deux cents mètres à vol d'oiseau de la subdivision, des agriculteurs improvisés, ponctuels ou tout simplement clandestins irriguent des champs de pastèques et melons à partir d'un cours d'eau parallèle à l'agglomération. Non seulement il s'agit d'eaux usées venant de rejets domestiques mais aussi de rejets industriels d'unités du même nom implantées dans la ZI Benbadis. Nous informions notre interlocuteur du stratagème auquel recourent les agriculteurs et qui consiste à irriguer en fin d'après-midi ou au lever du soleil pour être certains de ne pas être pris sur le fait. Ce qui au demeurant ne peut que leur permettre une totale impunité dans la mesure où l'administration et ses organes de contrôle, si répressifs seraient-ils, s'arrêtent de fonctionner à partir de 16h30. Pour M. Bouarroudj, «nos services n'ont malheureusement pas la vocation de réprimer, il appartient de le faire au bureau d'hygiène communal que nous informons de la situation, lequel, à son tour, informe la police des eaux, seule habilitée parce que disposant des moyens coercitifs idoines et de l'arsenal réglementaire d'accompagnement… d'agir». Vraisemblablement, ce n'est pas le cas et ça ne le sera jamais puisqu'à hauteur du bureau d'hygiène communal c'est la même version qui nous est fournie avec le sentiment du devoir accompli et que le problème se situe ailleurs. Là également nous sommes réorientés vers la police des eaux avec laquelle nous ne prenons pas attache dans la mesure où, destinataire du rapport de synthèse de la commission de daïra dressé à partir du mois de juin, celle-ci n'a pas esquissé la moindre action à l'encontre des arroseurs indélicats. En tout état de cause, le président de la Chambre d'agriculture que nous avons également approché s'est dit scandalisé par une telle pratique et a déclaré qu'il appartenait au directeur de wilaya de prendre les dispositions nécessaires pour mettre un terme à tout cela. Une véritable cacophonie où tout le monde se dit convaincu de s'être acquitté de sa tâche mais où rien en réalité n'avance. Une réaction, voire une absence de réaction, qui fournit l'opportunité aux faux et même vrais agriculteurs (malhonnêtes) de faire davantage preuve d'arrogance à l'endroit des gens qui les dérangent (les journalistes) et de mépris pour l'autorité de l'Etat et de ne pas avoir d'état d'âme envers des citoyens-consommateurs graduellement empoisonnés. Il s'agit pourtant là d'un scénario qui se répétant chaque année banalise la situation.