De notre correspondant à Constantine A. Lemili Sur les 200 milliards de dinars consentis au renouveau agricole par l'Etat, chaque wilaya dispose d'un budget en fonction de l'importance de ce qu'elle apporte à la demande nationale en matière de produits agricoles toutes filières confondues.Constantine, qui détient la réputation de région à vocation céréalière, bénéficie pour cet exercice de fonds à hauteur de «795 millions de dinars dans le cadre du fonds national de l'investissement ciblant toutes les filières et les différents segments faisant partie du dispositif ad hoc du programme de renouveau agricole. Bien entendu, la consommation est tributaire de l'importance de l'adhésion des agriculteurs à ce programme» précisera à notre intention Mechaer Abdelmajid, cadre de la Direction des services agricoles.Une spécificité labellise toutefois la wilaya de Constantine, ce trait particulier qui est la production de lentilles passe inaperçu et revêt toutefois une grande importance en ce sens qu'elle contribue pour 80% à la demande nationale «une réalité à mettre sur le compte d'un agriculteur dont les efforts exceptionnels ont matérialisé cette performance par l'exploitation de plus de 2 760 hectares et des techniques de management exceptionnels. Mieux, près de 400 hectares ont été affectés à la seule production de semences, ce qui en plus clair souligne un développement exponentiel de ce légume sec très demandé» soulignera le cadre en question. Constantine, compte tenu des prévisions de récoltes pour la prochaine campagne de moissons-battage évaluée à prés de 14 millions de quintaux devrait satisfaire besoins exprimés par ses populations «sans que nous ayons la prétention de l'affirmer d'abord parce que la question ne constitue pas une priorité, voire une urgence» corrigera notre interlocuteur, ajoutant, «La wilaya garde le double prestige de réaliser de très bons rendements pour le peu de superficie, 65 000 hectares, dont elle dispose, mais en fait le secret des performances des agriculteurs et des structures qui les accompagnent résident en la qualité de la collecte de la production locale. Plus de 80% de cette production est collectée, ce qui fait sans doute la différence comparativement à d'autres régions. C'est dire combien la machine est réglée et le circuit bien huilé.» Le secteur de l'agriculture ou ses différentes structures exécutives a pleinement compris la donne et mis en place une stratégie, sinon une politique adaptée à la réalité du terrain et M. Mechaer de nous expliquer le raisonnement par la spécificité de la production de blé dur par rapport au tendre. «Je voudrais tout d'abord rappeler que nous avons un programme conséquent de production de semences à laquelle les services agricoles consacrent plus de 10 000 hectares, ce qui permet à notre wilaya d'approvisionner l'ensemble du territoire national. Quant à l'ascendant pris par la production de blé dur sur celui tendre, elle s'expliquerait par les prix avantageux du quintal à l'achat décidé par l'Etat (4 500 DA contre 3 500 DA) pour des conditions, voire des contraintes de production presqu'égales. A titre indicatif, ces prix sont passés du simple au double en l'espace de six années seulement.«A 21q/ha sur une moyenne nationale de 15 et/ou 17 ha, notre wilaya a fait un bond qualitatif appréciable même s'il reste encore des disparités d'un agriculteur à l'autre. Il se trouve ainsi que parfois l'un peut réaliser 10q/ha et l'autre 40q/ha. Notre objectif justement est d'arriver à une homogénéisation de cette tendance…même si d'autres paramètres, ceux là relevant directement de la nature interfèrent également»