Photo : Riad Par Samir Azzoug Ce sont 205 familles de la Cité Diar Echems (Alger) qui ont reçu, hier, les clefs de leurs nouvelles demeures à Tixeraïne, dans la commune de Birkhadem. Cette opération de relogement entre dans la politique gouvernementale pour la lutte contre la précarité et l'éradication totale de l'habitat précaire. Dans un pays où prétendre à un logement relève du défi, les attributions sont devenues fréquentes grâce au programme de construction du million de logement en cinq ans lancé en 2004 et font les unes de l'actualité. Mettre un terme à la crise (du logement) qui sévit en Algérie depuis des décennies est un challenge important. Même si la polémique autour du programme précédemment cité, concernant surtout les délais de réalisation et leurs coûts, ont défrayé la chronique, les statistiques disponibles sur le site Internet du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme refroidissent un peu les ardeurs. Les chiffres présentés par cette institution font état du lancement de la construction de 1 335 750 logements de 2004 au 31 décembre 2009, dont 359 475 publics locatifs, 247 796 sociaux participatifs, 61 589 en location vente, 65 462 promotionnels, 497 634 ruraux et 103 794 sous forme d'aide à l'auto-construction. Sur ces lots, les opérations de relogement pour la même période ont concerné 753 989 familles toutes formules confondues. En incluant l'auto-construction ce chiffre passe à 869 843 relogements. Dans la capitale, la région la plus touchée par la crise du logement, l'intervention du wali d'Alger, M. Kebir Addou, la semaine dernière, confirme la volonté de l'Etat à éradiquer l'habitat précaire et le vieux bâti. 10 000 logements sociaux et 4 000 sociaux participatifs seront réceptionnés par la wilaya cette année. En parallèle, un programme de 50 000 logements sociaux et 20 000 participatifs est également prévu. Le wali précise que depuis 2004, 13 000 familles ont bénéficié du relogement dans la région algéroise. Les opérations de relogement se font presque aussi vite que les émeutes qui se déclenchent de temps à autre pour revendiquer des toits ou pester contre le choix des bénéficiaires. Dans le but de réduire la contestation et en faveur de la mise sous transparence de la distribution, des commissions sont installées au niveau des daïras. L'autre problématique à revoir impérativement est liée aux logements inoccupés. Malgré le nombre important de logement construits, le prix de l'immobilier n'a pas baissé pour autant. La faute est à la spéculation et aux retentions. On estime les logements inoccupés au nombre de 1,5 million dont plus de 66 000 à Alger et 50 000 à Oran, les villes les plus demandeuses ont habitation. Une législation doit rapidement répondre à cette problématique pour permettre au salarié de trouver des solutions de substitution à la possession en louant un toit.