Photo : Riad Par Sihem Ammour Promenade dans la colère est la nouvelle pièce produite par le Théâtre national algérien (TNA) mise en scène par Djamel Guermi et adaptée par Nabil Asli d'après la pièce Promenade sur le front du dramaturge Fernando Arrabal et le scénario la Colère d'Eugène Ionesco. La générale sera donnée jeudi prochain à 19 heures. Deux autres représentations sont également prévues vendredi et samedi prochains à 16 heures. A cette occasion, une conférence de presse a été organisée hier au TNA pour présenter cette nouvelle production. Il faut signaler que des extraits de la pièce ont été présentés aux journalistes avant le jeu des questions-réponses. Après avoir présenté cet aperçu de la pièce, Djamel Guerni souligne que «ma démarche a été de ne pas mettre de frontière entre les différents espaces scéniques, ceux de la guerre, du couple et de la speakerine. Cela afin de mieux montrer que l'absurde et le non-sens de nos décisions, même sur des choses futiles, peuvent avoir un impact autant au niveau d'un microcosme, celui du couple, qu'à un niveau plus large qui est celui de la guerre. Mais il s'agit aussi de montrer les acteurs du conflit qui sont les mécanismes de toutes les formes de guerre : guerre médiatique, guerre sociologique, guerre politique et ainsi de suite». Pour sa part, Nabil Asli explique que «l'ambition est en fait de montrer dans un style comique que l'absurdité de l'existence n'est pas due à la fatalité du destin mais à un mauvais choix que fait l'individu face à des moments cruciaux de son existence. Ainsi au lieu de baisser les bras devant une existence, il y a toujours l'espoir de faire les bons choix». Il a également ajouté que le choix a été sciemment fait de ne pas choisir des personnages positifs et négatifs, c'est-à-dire de choisir des héros et des méchants mais tous les personnages sont négatifs puisque ce sont des caricatures de la bêtise humaine qui mène souvent l'humanité aux désastres. Interpellé sur le rôle du soldat efféminé interprété par Nagib Elbassir, le comédien a souligné qu'il s'agissait de «briser l'image que la guerre est synonyme de virilité puisque, aujourd'hui, il suffit que n'importe qui appuie sur un bouton pour faire des milliers de morts». Quant au metteur en scène, il ajouté qu'«il s'agit en fait de montrer comment n'importe quel jeune peut être embrigadé pour tuer, sans avoir conscience de la cause pour laquelle il est prêt à détruire la vie ni même avoir conscience contre qui il va se battre. Ce qui mène à des situations tragiquement absurdes». Adila Bendimered, qui incarne le premier rôle féminin, celui de la speakerine, a tenu à préciser que «le sujet de la pièce n'est pas la dualité entre l'homme et la femme mais c'est plutôt une approche moderne de la perception de l'absurdité du monde dans lequel nous évoluons aujourd'hui. Il s'agit aussi d'une caricature du rôle de l'être humain, quelle que soit sa condition, dans l'enlisement dans le marasme qu'il construit de ses propres mains».