L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l'Equateur assume la présidence temporaire, est favorable à un maintien de ses quotas de production. La réunion d'aujourd'hui à Vienne serait consacrée, selon le président temporaire de l'organisation, à l'analyse du marché pétrolier et de ses cours ainsi qu'aux technologies propres et au réchauffement climatique. Cette semaine, plusieurs déclarations allant dans le sens du maintien du quota de la production émanent de la part de plusieurs pays membres. Le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil a estimé, hier à Vienne qu'«il y a un consensus au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole pour le maintien du plafond de sa production lors de leur réunion à Vienne». Excluant une hausse de la production, Chakib Khelil a indiqué qu'«avec des prix évoluant autour de 80 dollars le baril, les pays membres devraient opter pour un maintien des quotas au moins jusqu'à la prochaine réunion prévue en septembre». Ainsi, pour la même source, l'OPEP semble bien partie pour reconduire, aujourd'hui à Vienne, ses quotas de production de pétrole, convaincue qu'elle est des niveaux «satisfaisants» de prix et de la persistance des inquiétudes sur la demande pétrolière mondiale, ce qui ne l'incite pas à changer son plafond de production. A l'instar de l'Algérie, le Venezuela et l'Iran, constituant le noyau dur de l'organisation, se sont dit, lundi dernier, favorables à un maintien de la production. Pour le Venezuela, l'augmentation de la production pourrait provoquer «une grande instabilité» des prix, alors que, pour l'Iran, c'est une option à écarter en l'absence de signe d'une augmentation de la demande mondiale de pétrole. «Augmenter la production en ce moment pourrait entraîner une hausse des stocks de brut dans les pays consommateurs, ce qui provoquerait à son tour une grande instabilité des prix dans les pays producteurs», a déclaré à Caracas le ministre vénézuélien de l'Energie. «Il n'y a pas d'augmentation de la demande sur le marché et l'offre n'a pas beaucoup diminué», a déclaré pour sa part le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mir Kazemi. Le ministre qatari du Pétrole Abdallah Al Attiyah, a tenu dimanche dernier des propos similaires, estimant que la réunion ne devrait pas aboutir à un changement du niveau de la production. «Il n'y a pas de raison ni de réduire ni d'augmenter l'offre […] je pense qu'il n'y aura pas de changement. Le marché fonctionne très bien, nous voyons que les stocks sont élevés. Il n'y a donc pas de panique, pas de pénurie ou de problème d'offre», a-t-il expliqué. A la lumière de ces déclarations, l'organisation semble tenir compte du niveau satisfaisant des prix, évoluant autour de 70 et 80 dollars, une fourchette que les pays membres considèrent comme acceptable pour poursuivre leurs investissements dans le secteur pétrolier. Ce niveau des prix inciterait le groupe influent de l'OPEP à respecter ses quotas fixés qu'il a largement dépassés le mois dernier. S'agissant des facteurs encourageant actuellement la hausse des prix, les spécialistes en la matière citent notamment la dégradation de la valeur du dollar et les tensions géopolitiques. S. B.