L'Opep devra observer encore une fois la carte de la prudence devant des signes de reprise de la demande. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a en effet de nouveau revu à la hausse, de 70.000 barils par jour, sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2010, qui devrait croître de 1,8% par rapport à 2009, dans son rapport mensuel publié vendredi. Le monde devrait consommer 86,6 millions de barils par jour (mbj) cette année après 85 mbj l'an dernier. Le surplus de consommation attendu pour 2010 est entièrement dû aux pays non membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Chine à elle seule est à l'origine du tiers de cette augmentation. Mardi, l'agence américaine de l'Energie (EIA) a estimé pour sa part que la demande mondiale d'or noir progresserait de 1,5 million de barils par jour (mbj) en moyenne cette année, après deux années de suite de repli. L'Organisation pétrolière a elle aussi révisé en légère hausse sa prévision de la demande mondiale de brut pour 2010, dans son rapport mensuel publié récemment. En raison du rythme faible de reprise de l'économie mondiale, la demande mondiale de pétrole devrait croître cependant de 0,9 million de barils/jour (mbj) ou 1,1% pour atteindre 85,2 mbj, prévoit l'Opep dans son rapport. Devant cette situation les pays producteurs semblent opter pour la prudence dans la mesure où les appels au maintien du statu quo se confirment. Plusieurs pays membres dont l'Algérie, l'Equateur et le Qatar ont fait savoir que l'organisation lors de sa prochaine rencontre de Vienne le 17 mars, allait maintenir le niveau de production et des quotas alloués à chaque pays comme elle la fait en janvier dernier à Luanda. Les pays membres continuent de penser que la reprise reste encore fragile même si le baril continue de se maintenir autour de 80 dollars. Ainsi, le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez, a indiqué que son pays est favorable à un maintien des quotas de production au sein des pays membres de l'Opep Car, selon lui «augmenter la production en ce moment pourrait entraîner une hausse des stocks de brut dans les pays consommateurs, ce qui provoquerait à son tour une grande instabilité des prix dans les pays producteurs». Le ministre équatorien des Ressources naturelles, Germanico Pinto dont le pays assure la présidence de l'Opep, a fait savoir lui aussi que « lors de la prochaine réunion de l'organisation «aucun changement de politique ne sera nécessaire», les quotas de production devraient rester inchangés, à 24,8 millions de barils de brut par jour. La réunion de Vienne serait consacrée « à l'analyse du marché pétrolier et de ses cours ainsi qu'aux technologies propres et au réchauffement climatique». Une position également défendue par un autre membre de l'organisation, le ministre qatari du Pétrole, Abdallah al-Attiyah qui n'exclut pas le maintien du niveau de sa production inchangée. «Il n'y a pas de raison ni de réduire ni d'augmenter l'offre», a-t-il expliqué. L'Opep qui assure près de 40 % de l'offre en pétrole a depuis plus d'une année opté pour la baisse de la production et ce, pour enrayer la chute des cours et ajuster la production à une demande en forte baisse à cause de la crise, l'Opep avait alors abaissé à 24,84 millions de barils par jour ses quotas de production, le niveau officiel en vigueur depuis le 1er janvier 2009. L'Opep craint une diminution des aides à la relance gouvernementale qui peut affecter cette reprise de la demande.