De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Les activités du Festival culturel national annuel du film amazigh (FCNAFA) de Tizi Ouzou se poursuivent à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou où les œuvres cinématographiques de différentes catégories sont en compétition. De l'avis de beaucoup de participants et même de certains membres du jury, les courts métrages Dihia de Omar Belkacemi et Tamoukit du Marocain Ahmed Baidou sont très bien placés dans cette compétition, même si ce n'est jamais évident dans ce genre de manifestation, notamment parce que des longs métrages, au nombre de trois, sont également en course pour l'Olivier d'or. Beaucoup de personnes ont été agréablement surprises par le long métrage de 119 minutes du Marocain Mohamed Oumouloud Abbazi, Itto titrit (Etoile du matin), qui raconte l'histoire d'une petite fille ayant lutté durant les années cinquante contre les tabous de la société et la dictature de l'homme, et ce, au moment où une mobilisation populaire revendiquant le retour du roi nationaliste Mohamed V avait lieu. Le réalisateur du film meten exergue la contradiction entre la quête de liberté exprimée par les hommes dans leur lutte contre l'occupant et le déni fait à la femme par ceux-là mêmes qui revendiquent la liberté. Impossible de ne pas voir de la similitude avec la société algérienne. Les membres du jury, présidé par l'écrivain et scénariste Akli Tadjer, consacreront la soirée d'aujourd'hui aux délibérations avant la remise des prix : l'Olivier d'or, l'Olivier d'argent, le prix d'encouragement ainsi que, pour la première fois, le prix du public. Parmi les douze œuvres en compétition, trois longs métrages, quatre courts métrages et cinq documentaires, dont celui de Larbi Cherif consacré à l'immense artiste Kamel Hamadi. D'un autre côté, les membres de ce jury, composé notamment de l'artiste Cheikh Sidi Bémol, de son vrai nom Hocine Boukella, de l'ex-Miss France, Sonia Roland, qui est également actrice de cinéma, ainsi que des réalisateurs et autres universitaires sont également appelés à se prononcer sur des œuvres présentées en hors compétition, dont un long métrage, un court métrage, un film d'animation et une dizaine de films documentaires qui auront également des prix d'encouragement. Le FCNAFA se déroule dans de bonnes conditions pour cette 10ème édition qui met fin à l'itinérance de la manifestation qui a eu lieu dans différentes wilayas du pays, à l'instar de Sétif, Annaba, Oran, Ghardaïa et Tlemcen. Le festival du cinéma amazigh s'installe définitivement à Tizi Ouzou, et tout le monde n'est pas content de cette décision. Un débat est ouvert de façon non officielle autour de cette idée et chaque côté donne ses arguments. Mais tout le monde est conscient que ce débat ne changera rien à la décision prise par les services du ministère de la Culture, l'Etat n'ayant pas l'habitude de prendre en compte les avis des uns et des autres.