De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Il y a plusieurs années, les municipalités de la wilaya de Tizi Ouzou disposaient de comités ou d'autres structures chargés d'animer la scène culturelle au niveau des communes. Aujourd'hui, ces structures sont atones, à l'exception de quelques comités des fêtes qui activent de façon sporadique ou conjoncturelle, à l'image de celui de la localité d'At Yanni qui se contente d'organiser la traditionnelle fête du bijou. Sinon, en dehors du mouvement associatif de la wilaya qui active rarement sans l'aide, même dérisoire, des pouvoirs publics, il ne reste que la direction de wilaya chargée de la culture pour occuper le champ culturel de la wilaya. Directement ou par l'intermédiaire de différentes structures, comme la maison de la culture Mouloud Mammeri dont le directeur, El Hadi Ould Ali, est également directeur de la culture de la wilaya. Il reste tout de même quelques associations, actives du reste, qui produisent de belles choses même si elles sont exclues, pour une raison ou pour une autre, des aides de l'Etat et l'exemple de la Ligue des arts dramatiques et cinématographiques de la wilaya de Tizi Ouzou est éclatant, ses animateurs ayant réussi à perpétuer le Festival des raconte-arts malgré l'absence d'aide de la part des pouvoirs publics. Il est vrai que depuis l'installation d'El Hadi Ould Ali à la tête de la maison de la culture en 2003, tous les moyens lui ont été octroyés pour occuper les espaces, son prédécesseur ayant été «enchaîné» dans des considérations administratives qui ont fait de cette institution une structure, à la limite, désertée par le public. Aujourd'hui, la maison de la culture attire le public quotidiennement, y compris quand il n'y a aucun programme à l'affiche. Au fur et à mesure, la ministre de la Culture ne manquera pas de donner les moyens nécessaires aux activités culturelles de la wilaya de Tizi Ouzou, particulièrement depuis que le directeur de la maison de la culture Mouloud Mammeri a été nommé directeur du secteur au niveau de la wilaya. Et l'institution de certains festivals, notamment celui des danses arabo-africaines qui va connaître cette année sa cinquième édition, participent à l'idée selon laquelle les pouvoirs publics ne lésinent sur aucun effort financier pour organiser des festivités, surtout que, dans ce genre de manifestations, des activités sont programmées en parallèle dans plusieurs localités de la wilaya pour ne pas priver les villageois. Cette année, c'est le Festival du cinéma amazigh, habituellement itinérant à travers les wilayas du pays, qui est localisé de façon définitive suite à une décision du ministère de la Culture. Une décision qui ne fait pas encore l'unanimité à Tizi Ouzou mais cela permettra d'occuper la scène culturelle dans cette wilaya, à l'instar de plusieurs autres activités et manifestations organisées ou encouragées par la direction de la culture. Et les moyens ne manquent pas, vu la disposition des structures de l'Etat à dépenser sans compter et ce, en plus des rentes engrangées par certaines activités de la maison de la culture comme les spectacles de chant et la projection de films. Dans peu de temps, c'est le théâtre régional Kateb Yacine qui fera son entrée dans le monde de l'art et de la culture de la wilaya, même si le chantier visant sa réhabilitation s'éternise de façon on ne peut plus scandaleuse, alors que l'équipe dirigeante de cette structure mise sur pied par la directrice, travaille dans des conditions inacceptables. Cela sans oublier les amoureux du quatrième art qui attendent depuis longtemps que la réception du théâtre régional soit enfin une réalité. Placée sous la tutelle de la direction de la culture, cette institution met en œuvre les différents programmes élaborés par sa direction menée par Fouzia Aït El Hadj et occupera à sa manière l'espace culturel de la wilaya. En attendant, bien entendu, des infrastructures dignes de ce nom pour les autres disciplines culturelles et artistiques qui font défaut dans la wilaya de Tizi Ouzou, comme des salles de cinéma, un conservatoire de musique et des musées qui sortent un peu du carcan de la guerre de libération nationale.