Le sport universitaire, naguère très prisé par nos étudiants, a besoin aujourd'hui d'un véritable plan de relance pour revenir sur le devant de la scène. Avec le déclin notable qu'accuse notre université ces dernières années, le sport universitaire est tombé en déchéance alors qu'il faisait auparavant le rayonnement de notre système universitaire à l'étranger. Avec des infrastructures vétustes, un manque criant d'encadrement et un désintérêt des étudiants pour la chose sportive, le sport commence à déserter nos campus. Une situation catastrophique tant la politique universitaire dans notre pays semble négliger l'importance de la contribution des pratiques sportives à l'épanouissement de nos étudiants. Cette décadence largement observable dans nos facultés contraste tout de même avec les efforts consentis à la fin des années 60 et pendant les années 70 et 80 pour booster l'activité sportive universitaire. En effet, durant ces années de faste, notre université a connu un réel bouillonnement sportif. Nos aînés se souviennent jusqu'à aujourd'hui de l'ambiance extraordinaire qui a présidé à l'organisation, en 1968, des Jeux universitaires et scolaires maghrébins (JUSM). Pour prolonger cet élan, la Fédération algérienne du sport scolaire et universitaire (FASSU) a été mise en place en 1971. Cette dernière a donné à l'époque un nouveau souffle au mouvement sportif national. Des activités pluridisciplinaires étaient organisées régulièrement dans les centres universitaires. Mais aujourd'hui, cette dynamique n'est plus de mise. Les étudiants dont la majorité ne connaît même pas la Fédération algérienne des sports universitaires pratiquent de moins en moins le sport. Et pour cause, la plupart des centres universitaires construits récemment sont dépourvus d'infrastructures en bonne et due forme. Et lorsque celles-ci existent, elles sont exploitées à sens unique par des organisations estudiantines nullement représentatives qui les transforment en arènes idéologiques et politiques. Dans ce contexte, les tournois sportifs laissent à désirer dans nos universités. Et lorsqu'il arrive que le coup d'envoi soit donné à une manifestation, celle-ci se retrouve vite détournée par des organisations estudiantines dont la première ambition est de servir avant tout de vitrine à des formations politiques éloignées du milieu universitaire et de ses préoccupations. Face à une telle situation, des spécialistes tirent la sonnette d'alarme et lancent plusieurs recommandations pour redonner de la vigueur au sport universitaire. Il s'agit d'abord de la nécessité de créer un réseau pour le développement du sport scolaire et universitaire. Ensuite, il est indispensable, notent-ils, d'opter pour une gestion rationnelle des infrastructures, la création de directions centrales au niveau de la wilaya et des communes de sports spécifiques, la mise à niveau des fédérations et ligues. Il est important également, selon plusieurs cadres sportifs, de mettre en œuvre un aménagement des emplois du temps pour le sport universitaire, la formation des ressources humaines, la mise à disposition de budgets suffisants et la création d'une inspection technique au niveau de chaque wilaya. Force est de reconnaître enfin que seule l'application de ces mesures est à même de redorer le blason du sport universitaire dans notre pays. A. S