Dans un entretien accordé en juin dernier à France 24, le ministre de l'Energie et des Mines et président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), M. Chakib Khelil, avait tablé sur des prévisions de l'ordre de 170 dollars le baril de pétrole. Aujourd'hui, cette hypothèse ne semble plus d'actualité puisque M. Khelil a revu ses prévisions. Il n'écarte pas des cours oscillant entre 70 et 80 dollars, soit 100 dollars de moins que le chiffre prévu initialement. Dans une conférence de presse organisée samedi dernier à l'hôtel Sheraton, en marge de la 4e édition de la Semaine de l'énergie en Algérie, le ministre a clairement indiqué que le prix du baril de pétrole pourrait baisser à un niveau situé entre 70 et 80 dollars. En cas de renforcement du dollar et de la baisse des tensions géopolitiques, notamment «si le dollar se renforce et si la crise avec l'Iran est résolue, la tendance des prix du pétrole devrait aller vers 70-80 dollars», a déclaré M. Khelil. Cette tendance à la baisse commence à se confirmer. Et pour cause, en deux semaines, les cours du brut ont chuté de près de 25 dollars, que ce soit à Londres ou à New York où ils ont terminé la semaine à 125 dollars. Cette chute pourrait se poursuivre en dépit du refus de l'OPEP d'augmenter sa production. En effet, l'OPEP n'a pas cédé à la pression des pays consommateurs du pétrole qui n'ont cessé depuis le début du feuilleton de la hausse des prix de réclamer l'augmentation de la production pour faire baisser les prix. Cependant, l'Organisation juge l'offre largement suffisante pour couvrir la demande mondiale en la matière. Qu'en sera-t-il de l'impact de cette chute des prix sur l'économie nationale ? La question s'impose d'autant que cette économie est essentiellement basée sur le pétrole. Certes, les caisses de l'Etat sont bien remplies avec 126 milliards de dollars de réserves de changes au premier semestre de l'année en cours mais les choses pourraient changer D'où la nécessité d'instaurer une politique économique fiable indépendamment des hydrocarbures en allant vers les investissements productifs. Le président de la République a d'ailleurs exhorté les Assemblées populaires communales à jouer leur rôle dans l'encouragement de ces investissements qui font cruellement défaut en Algérie. S. I.