Photo : S. Zoheir Par Farah Bachir-Chérif Trois mois après le début de la grève des blouses blanches pour l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, le mouvement de protestation se poursuit. Respectant le mot d'ordre de leur syndicat d'assurer le service minimum, les médecins, dans leur grande majorité, continuent d'exercer normalement leur fonction. Ce qui permet aux patients de bénéficier d'une prise en charge efficiente. En effet, il était aisé de constater, hier, que les différents services hospitaliers d'Alger fonctionnaient de façon ordinaire. Au centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha, le service de gynécologie a accueilli un grand nombre de patientes. Celles-ci attendaient patiemment leur tour pour une consultation dans un service où le médecin en poste assurait normalement le service. Les femmes qui ont passé leurs visites médicales étaient très satisfaites des services offerts lors de la consultation. «Je suis très contente de ma consultation, l'équipe médicale était vraiment au top, tout le matériel fonctionnait. Les médecins ont pris leur temps et m'ont bien expliqué mon cas. Chose à laquelle je me n'y attendais pas», a déclaré Malika, une patiente âgée de 32 ans. Dans les services ORL et Bichat, le va-et-vient des patients et des médecins n'a pas cessé. Pas le moindre indice de protestation. Les médecins se montrent disponibles et vaquent à leurs occupations quotidiennes. Globalement, au CHU Mustapha Pacha, l'activité était quasi normale. Même constat à l'hôpital Nefissa Hamoud ex-Parnet d'Hussein Dey. La plupart des services fonctionnaient normalement et accueillaient, comme d'habitude, les malades. Quoique, en dépit d'une longue attente, des patients ont tout de même fini par être pris en charge par les médecins de service. Dans le service des urgences d'ophtalmologie l'attente était, tout de même, très longue. A 13h, les patients attendaient que la femme de ménage termine son travail. Même rythme au service des urgences de cardiologie de la même structure sanitaire. A l'hôpital de Beni Messous, les docteurs et professeurs étaient également présents et assuraient leurs services, notamment dans celui de transfusion sanguine où tout se passait de façon ordinaire. Les patients attendaient tranquillement leur tour. Les infirmières étaient également à leur poste pour aider et orienter les malades. Dans les autres régions du pays, le mouvement a été différemment mené. Dans la wilaya de Constantine, la poursuite ou non de la grève sera décidée à l'issue du conseil national de l'intersyndicale qui se tiendra aujourd'hui. Les praticiens déplorent toutefois les menaces du ministre de la Santé. «Nous irons jusqu'au bout», affirment les médecins grévistes de la wilaya de Tlemcen, qui ignorent les menaces de M. Barkat et maintiennent leur grève. Cela est aussi le cas des infrastructures sanitaires de Aïn Defla, alors qu'à Tizi Ouzou il est fort probable que la grève prenne fin incessamment. C'est en tout cas ce qui se dessinait hier, alors que les conseils nationaux des deux syndicats, le SNPSP et le SNPSSP, se tiendront respectivement aujourd'hui et demain. Par contre, dans la wilaya d'Oran la grève s'est achevée sur une situation de flou général et de querelles entre les syndicats initiateurs de la grève et l'UGTA.