Photo : APS De notre envoyé spécial à Syrte (Libye) Ali Boukhlef «Il faut saisir les institutions, […] telle la Cour internationale de justice, pour arracher des décisions qui tendraient à faire cesser les fouilles qu'est en train d'effectuer Israël sur une des parties les plus sacrées des Lieux saints musulmans et chrétiens, notamment le fait de cibler de manière continue l'esplanade des Mosquées, sous le prétexte fallacieux d'inclure le Temple d'Abraham et la Mosquée Bilel à un pseudo-patrimoine juif ». C'est en des termes clairs et forts que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a condamné les derniers développements que vit ces derniers jours la Palestine, notamment la ville sainte d'El Qods, à travers un discours prononcé à la réunion du sommet des chefs d'Etats arabes, qui a débuté vendredi dernier à Syrte, (Libye).Le chef de l'Etat a en effet consacré une bonne partie de son discours à la cause palestinienne. Il a appelé dans ce sens les Nations unies et le quartette à œuvrer dans le sens d'amener Israël à cesser la construction de colonies juives à El Qods et à mettre fin au blocus de Ghaza. Pour ce faire, Abdelaziz Bouteflika s'en remet à la commission des droits de l'Homme de Genève afin de réactiver le rapport Goldstone sur l'agression contre Ghaza. En revanche, Abdelaziz Bouteflika appelle les factions palestiniennes, notamment Hamas et Fatah, à l'unité pour vaincre leur seul et unique ennemi, Israël. «Nous appelons, avec insistance, nos frères palestiniens, notamment les mouvements Fatah et Hamas à accélérer le retour à l'unité, parce que la force du peuple palestinien réside dans son unité et son attachement à faire face à l'agression féroce qui se poursuit contre ses terres et ses droits», a-t-il fait valoir. Concernant les négociations, le chef de l'Etat s'interroge, à travers son message, sur l'utilité de poursuivre les discussions tant que les violations israéliennes se poursuivent. Mais, là aussi, Bouteflika dit ne pas vouloir transcender la position des Palestiniens, qu'il assure soutenir sans ambages. D'un autre côté, a poursuivi le président Bouteflika, «nous sommes tous appelés à travailler de sorte à lever le blocus injuste imposé au peuple palestinien dans la bande de Ghaza et la levée des blocus imposés par l'occupation israélienne et qui empêche le début de l'opération de reconstruction […]», a-t-il dit. L'autre sujet qui a occupé le propos du président de la République est celui lié aux problèmes et tensions que vivent les pays arabes. Il a de fait demandé aux Etats de la région de vaincre leurs différends et de s'unir autour d'objectifs communs. Il a également exprimé son souhait de voir s'achever l'œuvre de réforme de la Ligue arabe et «concrétiser nos décisions sur le terrain». Tout comme il a dénoncé le mandat d'arrêt international lancé contre le président soudanais Omar El Béchir. Il a également rappelé que l'Algérie soutient les efforts du Qatar qui mène une médiation afin de réconcilier les factions soudanaises. Pas loin du Soudan, Bouteflika dit son soutien aux efforts de paix en cours en Somalie, dont le président est présent au sommet malgré l'absence d'institutions. Sur un autre plan, Abdelaziz Bouteflika, qui a appelé à régler le problème iranien par le biais des négociations, réitère le droit des pays émergents de posséder la technologie nucléaire civile. «Nous réitérons […] notre position inflexible quant à notre droit de posséder une technologie nucléaire pour des usages pacifiques nécessaires à notre développement économique». A rappeler que le chef de l'Etat est arrivé samedi dernier à Syrte, en Libye, pour assister au sommet des pays membres de la Ligue arabe. Il était accompagné, entre autres, du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci et du ministre du Commerce El Hachemi Djaaboub.