La première médaille algérienne en argent a été remportée par le champion paralympique en titre, Sid Ali Lamri (-66 kg), qui s'est incliné en finale face à l'Ukrainien David Khoava. Pour y parvenir, il avait battu l'Ouzbek Diyev Kamolidd, le Vénézuélien Marcos Flacon et, en demi-finale, le Japonais Makoto Hirose. Sid Ali Lamri a montré la voie royale à ses coéquipiers qui se sont bien battus pour un podium. Les médailles de bronze algériennes ont été obtenues par Mouloud Noura (champion paralympique en titre), Hamza Harket et Zoubida Bouazoug (médaillée aux Jeux de Pékin). Dans la catégorie des -60 kg, Mouloud Noura a réalisé un bon parcours, il n'a flanché qu'aux quarts de finale face au redoutable Iranien Eigdar Habiboll, futur médaillé d'argent du Mondial. De son côté, Hamza Harket (+100 kg), le néo-international, a décroché une méritoire troisième place pour sa première compétition avec les Verts. Chez les dames, Zoubida Bouazoug a remporté deux médailles de bronze. Une dans la catégorie des +70 kg, où elle avait gagné deux combats face à l'Espagnole Sanchez Juana et l'Italienne Caterina Trolese, avant de s'incliner en demi-finales face à la Russe Irina Kalayanova (médaillée d'argent). Pour la médaille de bronze, elle s'est imposée face à la Française Celline Manzuoli. L'autre médaille a été acquise dans la catégorie -78 kg. L'athlète Mounia Kerkar (-52 kg) s'est contentée d'une 7e place, perdant son match pour le bronze (repêchage) face à l'Ukrainienne Natalya Nikolaychyk. Ses compatriotes Abdelhadi Naseredine (-90 kg), Fayçal Chebieb (-73 kg) et Nine Messaoud (-100 kg) ont tout donné pour une place sur le podium, mais en vain. Pour rappel, 200 athlètes issus de 45 pays ont participé à cet événement. Beaucoup de pays se sont déplacés en Turquie avec dune équipe rajeunie, ce qui fait que le staff algérien n'a que très peu de données techniques sur les combattants présents en Turquie en vue de Londres 2012. Ces grands rendez-vous sportifs ne doivent pas nous faire oublier le développement de la pratique chez les déficients moteurs, ainsi que le travail de fond nécessaire à la détection, dans le but d'accroître notre vivier d'athlètes handicapés et préparer ainsi l'avenir. Les bons résultats obtenus par les jeunes lors de ces Mondiaux sont de bon augure pour les prochaines «paralympiades». Mais la route est encore longue avant d'atteindre un nombre suffisant de combattants pouvant offrir au judo handisport national une réelle concurrence interne pour l'accession au haut niveau. «L'objectif fixé dans cette participation était d'arracher un maximum de points pour se qualifier aux jeux Olympiques de Londres 2012», selon la direction technique nationale de la Fédération algérienne handisport (FAH). «Ces résultats sont satisfaisants pour quelques athlètes. Notre objectif principal reste les jeux Paralympiques de Londres en 2012, pour lesquels on veut qualifier le maximum de judokas», a indiqué le président de la FAH, M. Sid Ahmed El Asri. Pour rappel, avant de rallier la ville d'Antalya, la sélection nationale de judo de malvoyants a pris part au traditionnel tournoi international de la ville de Lille (France). Ce tournoi, suivi d'un stage de préparation jusqu'au 17 décembre, a permis à l'entraîneur national Ouidir Mohand Oulhadj de jauger le niveau de ses poulains face à des valides (le tournoi de Lille est consacré aux athlètes valides). D'autres stages de préparation ont effectués en Algérie et à l'étranger. Les judokas algériens en ont profité pour affûter leurs armes, en augmentant à chaque fois le volume de travail physique pour se maintenir toujours en forme. Les regroupements de Pologne et de France, ponctués par une participation au traditionnel tournoi international de la Loire (Saint-Etienne), ont été «bénéfiques aux poulains du coach Ouidir Mohand Oulhadj, qui se sont bien comportés et ont confirmé leur place en équipe nationale. Une autre période de préparation précompétitive est prévue juste après ces Mondiaux. Pour la fédération, il n'est pas question de «lésiner sur les moyens afin de préparer dans les meilleures conditions possibles les compétitions internationales, où le handisport algérien doit défendre sa place de choix», estime-t-on Y. B.