De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi L'appel à la grève lancé par le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) n'a pas eu l'effet escompté à Constantine. Toutes les communes assument leur fonction sans perturbation et les ruelles de la ville sont dégarnies de détritus, ce qui vient confirmer la sourde oreille affichée à l'égard des initiateurs de cette protestation de deux jours. Et pour cause, le SNAPAP local estime qu'aucun préavis de grève n'a été déposé et que les simples fonctionnaires ne pourront se lancer dans un bras de fer dont les retombées leur seront fatidiques. Ce démarquage observé par le SNAPAP de la wilaya à Constantine vis-à-vis de la centrale est, du moins, éclairé par la coordination locale arguant cela par le fait que «l'initiateur de ce débrayage ne représente que lui-même», l'allusion étant faite au responsable national du syndicat, M. Malaoui, qui est décrié localement du fait de son illégitimité à représenter le corps syndical, compte tenu de son «éviction au terme du congrès en 2004», cite la même source avant de tempérer : «Bien que nous restons fidèles aux revendications initiales exprimées à travers les 14 points suggérés et déposés en 2008 sur la table du gouvernement en vue de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles du staff.» Toutefois, «le SNAPAP ne prendra en compte que les décisions pouvant émaner du secrétaire général, M. Belkacem Felfoul. La seule voie apte à actionner une quelconque protestation», a soutenu Benlemili. Par cette lecture, il apparaît clairement que le personnel n'entrevoit aucun gel consécutif à cette première sollicitation de la centrale. Mais, en parallèle, on laisserait entendre à l'échelle de la wilaya de Constantine, que des protestations ne seraient pas à écarter dès lors que le personnel souffre de plusieurs insuffisances. A titre indicatif, les agents communaux chargés de l'assainissement ne bénéficient d'aucune mesure allégeant leur dur quotidien avec des tonnes de détritus ramassés ! «Ils n'ont ni masque ni gants…», martèle notre interlocuteur, qui interpelle à l'occasion les responsables pour doter cette frange d'un centre de médecine de travail en différents points municipaux. Concernant les autres revendications, certains points revendiquent notamment la mise en application du statut de la fonction publique, mais avec une insistance significative quant aux primes et autres indemnités comme cela été fait pour le secteur de l'éducation, estime le personnel. Par ailleurs, il faut reconnaître que la majorité des travailleurs sont affiliés à l'UGTA, ce qui aurait, sur un autre plan, engendré… un désintéressement pour cette grève. Le secteur des collectivités locales de la wilaya de Constantine, c'est-à-dire wilayas et APC, est représenté au chef-lieu, respectivement, par 205 et 780 membres.