De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Même si rien de particulier ne semblait affecter la vie des habitants du chef-lieu de daïra de Boghni, à une trentaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, après une journée de grève générale observée mardi dernier, la situation dans les autres localités demeurait tendue dix jours après l'enlèvement du vieux Ali par un groupe terroriste armé. La coordination des cinq villages, créée d'urgence à l'effet de gérer cet énième rapt, suivi de demande de rançon, était toujours en conclave en début d'après-midi d'hier au village de la victime, Aït Koffi, où la mobilisation des résidents ne faiblit pas. «Les membres de la coordination des villages de Asi Yousef, Amechras, Aït Mendès, Boghni et Aït Koffi sont actuellement réunis et aucune nouvelle décision n'a été prise concernant la riposte contre les ravisseurs», nous indiquait hier après-midi un maire de cette région, qui vit depuis plus d'une semaine au rythme des informations et des rumeurs autour de ce kidnapping.Enlevé le 22 mars dernier non loin de son domicile, le vieux ammi Ali est toujours entre les mains d'individus armés qui auraient exigé, selon des sources locales, 2 milliards de centimes contre sa libération. Après avoir commencé à collecter une partie de la rançon (50 millions de centimes auraient été amassés), des habitants, relayés par des comités de villages mitoyens, ont décidé de procéder autrement en optant pour la confrontation avec le groupe auteur de l'enlèvement. La coordination de ces comités ad hoc a choisi donc d'exiger la libération sans contrepartie de l'un des leurs, faisant appel à l'esprit de solidarité des habitants, mobilisés depuis que l'information du rapt a été confirmée par les proches de la famille. Ces coordinations de villages sont confortées dans leur action de mobilisation et d'entraide par les structures locales des partis politiques présents sur la scène régionale qui ont manifesté et pris part jusqu'à présent aux actions de la coordination. Selon des sources, l'ultimatum de 24 heures lancé par les habitants aux terroristes pour libérer l'otage aurait pris fin hier à 13 heures et une «série d'actions adéquates sont attendues à la fin de la réunion» marathon qui n'avait pas encore été levée hier vers 16 heures. «Plusieurs propositions ont été faites par la composante de la coordination mais rien n'est encore décidé pour le moment», nous apprenait une source proche de l'affaire. Dans la journée de mardi, lors d'une action de mobilisation pacifique, les représentants des villages avaient exigé des autorités des garanties quant à leur sécurité et dénoncé la répétition d'actes de kidnapping de civils dans la région.