L'affaire opposant l'opérateur privé des services de l'Internet EEPAD à Algérie Télécom a dépassé le cadre commercial. C'est ce qu'a indiqué hier à Alger le directeur général d'Algérie Télécom, M. Moussa Benhamadi, en marge de la conférence internationale sur le protocole Internet de nouvelle génération IPV6. «Le dossier de l'EEPAD est au niveau du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Le contentieux a dépassé le cadre commercial», a-t-il déclaré. Expliquant la nature du litige, M. Benhamadi dira qu'«il s'agit d'une affaire de deniers publics que l'Etat doit absolument préserver». Il ajoutera, dans le même sillage : «Nous devons défendre les intérêts d'Algérie Télécom.» Jugeant utile de résumer le problème avec l'EEPAD, il indiquera que l'autre partie «a fait une proposition il y a 3 à 4 mois et, depuis, elle n'a pas donné signe de vie». Il précisera, cependant, que cet opérateur avait fait une «offre qui n'était pas conséquente». M. Benhamadi rappellera, par ailleurs, qu'«Algérie Télécom a un contentieux avec l'EEPAD qui s'élève à plus de 3 milliards de dinars, alors que l'offre de cet opérateur ne dépasse pas les 400 millions de dinars, ce qui représente à peine 10% de la créance globale». Rappelons qu'à la source du problème qui oppose EEPAD à Algérie Télécom, la décision prise le 20 avril 2008 par les pouvoirs publics de réduire de 50% les tarifs d'accès à l'ADSL ayant engendré d'importantes pertes aux providers, puisque cette décision n'a pas été suivie d'une baisse sur la bande passante en faveur de ces derniers. Rappelons aussi qu'Algérie Télécom réclame à l'EEPAD une facture non payée de l'ordre de 3,5 milliards de dinars. C'est pour cette raison qu'Algérie Télécom a procédé à la déconnexion de l'EEPAD depuis le 2 septembre dernier. Enfin, signalons que l'EEPAD est le premier provider privé du pays. Il comptait 35 000 clients, dont 1 600 cybercafés, et hébergeait plusieurs centaines de sites Internet professionnels et institutionnels. L'entreprise emploie également 600 salariés. G. H.