Photo : Riad Par Ali Boukhlef La tenue de la réunion périodique de la tripartite est renvoyée aux calendes grecques. Prévue mercredi dernier, cette rencontre qui devait réunir le gouvernement, les organisations patronales et l'Union générale des travailleurs algériens n'aura pas lieu de sitôt et seul le Premier ministre peut fixer un calendrier. C'est le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, qui a donné cette information, jeudi dernier en marge d'une séance de questions au gouvernement au sein de l'Assemblée populaire nationale. Cette réunion avait pour objet d'évaluer les conclusions de la tripartie de décembre dernier. Tayeb Louh a précisé que ce report est dû au fait que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a un emploi de temps très chargé. Parmi les points qui devaient être abordés, celui du nouveau régime des retraites occupe une bonne place. Ainsi, le ministre du Travail a rappelé que, désormais, l'âge légal de départ à la retraite est de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. C'est une des décisions de la récente tripartite. Car, l'ancien régime des retraites qui faisait que l'âge légal était fixé à 32 ans de service et sans condition a coûté à l'Etat des dépenses estimées à 360 milliards de DA depuis 1997. «La Caisse nationale des retraites (CNR) a cessé le versement des pensions et a eu recours à la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) pour emprunter 10 milliards de DA pour palier le déficit», a-t-il dit. Il a cependant indiqué que la pension de retraite était calculée à 2,5% sur chaque année de service rappelant que la France applique un taux de 1,5% alors que la majorité des pays appliquent un taux de 2%. Le ministre a en outre réaffirmé que l'Etat ne renoncera pas à ce taux, ajoutant qu'une personne qui a travaillé 32 ans touchera sa pension à 80%. Il a rappelé aussi que le départ à la retraite sans condition d'âge a été adopté «à la demande du Fonds monétaire international (FMI) au moment où l'Algérie était frappée par des crises économiques». Les objectifs escomptés par les mesures de création d'emplois n'ont pas été atteints, a-t-il soutenu, ajoutant que ce système menaçait le régime de retraite de faillite, a-t-il fait savoir. Toujours dans le même chapitre, Tayeb Louh a réaffirmé la volonté des pouvoirs publics de ne pas abandonner le système de solidarité et de partage dans le système de retraite. C'est l'esprit, par exemple, du Fonds spécial créé par le président de la République, auquel sont versés annuellement 2% des recettes d'hydrocarbures. «Les principes de solidarité et de partage des cotisations prélevées des salaires des travailleurs et employeurs au profit des retraités sont des acquis à préserver», a-t-il dit à ce sujet. M. Louh a précisé, en outre, que la pension de retraite ne devait pas être inférieure à 75% du SNMG (actuellement estimé à 15 000DA/mois) indiquant que tout prétendant à une pension de retraite doit faire valoir 15 années de service minimum. Pour moins de 15 ans, le candidat a droit à une allocation mensuelle fixe. La CNR prend en charge quelque 1 600 000 retraités, a fait savoir le ministre.