Les impératifs de développement de l'agriculture en Algérie sont connus. Ils ne peuvent échapper à nos décideurs puisqu'ils relèvent de la sécurité alimentaire. Leurs stratégies (les impératifs) de prise en charge ne se sont pas suffisamment définies, avancent certains observateurs du monde agricole alors que d'autres estiment crûment qu'aucune ébauche sérieuse ne s'est manifestée à ce jour. Ces derniers poussant même leur critique jusqu'à dire que l'agriculture n'a pas d'avenir en Algérie. On peut admettre une telle allégation venant d'experts s'appuyant sur un travail de terrain de longue haleine qui leur permet de tirer des conclusions, mais venant d'agronomes dont l'horizon professionnel se limite à un espace de bureau pour y rédiger leur point de vue sur notre agriculture et de faire savoir dans des encarts de journaux ou au besoin par l'édition de livres, cela s'associe plus à de la convoitise publicitaire qu'à toute autre chose, celle au moins de contribuer positivement à l'essor d'un secteur aussi stratégique. Ces derniers n'hésitant pas à émettre leurs de positions ou leurs idées au premier microphone venu ou dans un débat ayant trait aux contours de notre agriculture et de son avenir. Aussi, il faut signaler que ceux qui n'ont pas eu l'occasion de se prononcer au-delà de cercles restreints attendent leur tour. Ceux-là mêmes sont en général des cadres au sein d'institutions relevant du secteur. Dans l'attente de dire ce qu'ils pensent, ils continuent à délaisser leur métier de base pour se plonger dans la routine administrative au moment où ce secteur a besoin d'être plus encadré. Dès lors, quelle explication donner à un tel éloignement vis-à-vis du travail ou de l'expérimentation in situ. Il faut croire que beaucoup ont fait leur choix, celui de ne s'intéresser qu'au commentaire à donner ici et là par la voie de relais. Un sujet de prédilection en lieu et place de leur mission, à savoir celle de rester à l'écoute des innovations dans le domaine des techniques des cultures. Ces commentateurs de tout bord et pourfendeurs professionnels font plus de mal que de bien à l'agriculture. Car, par leurs propos, ils sont loin de la réalité, ce sont beaucoup plus les intérêts partisans et les ambitions contrariées qui s'expriment dans le but inavoué de casser toute initiative en direction d'une véritable politique de production agricole. Se disant bien au fait des questions agricoles, ils n'hésiteront pas à dire et redire à tout bout de champ qu'ils détiennent la ou les solutions pour rendre l'agriculture algérienne plus performante et, par voie de conséquence, assurer notre sécurité alimentaire. Ces mêmes personnes, invitées privilégiées des plateaux de télévision et d'émissions radiophoniques, n'apportent rien de nouveau dans leurs interventions respectives, si ce n'est révéler des constats de terrain que nul n'ignore. Ne faisant que dans la redondance, oubliant que les gens de la terre ont soif d'entendre ou d'écouter des techniques de culture nouvelles. Que de fois n'a-t-on constaté, à l'occasion de séminaires, des prises de parole d'anciens responsables du secteur, qui se sont rendus complices dans l'échec des politiques agricoles menées avant 2008, intentant des procès d'intention et jetant la suspicion sur un projet dont ils ont été écartés. Et, pour ne pas avoir été sollicités, en signe de revanche ils se font un malin plaisir de jeter la suspicion sur une démarche nouvelle sans analyse objective. Aujourd'hui, il faut absolument faire taire ces pseudo-experts en matière de stratégie agricole qui n'ont d'autres objectifs que de briser l'élan de tous les cadres compétents du secteur et de fermer les portes de l'espoir pour assouvir des intérêts mercantiles, à savoir entretenir le carcan de la dépendance alimentaire que le pays ne pourrait indéfiniment supporter. Du coup, dans le débat sur l'agriculture, ses problèmes et ses perspectives, et la question cruciale de la sécurité alimentaire, ne doivent intervenir que les compétences scientifiques qui tentent réellement de dynamiser et de moderniser l'agriculture algérienne et non les doctes donneurs de leçons bâties sur des jugements erronés, qui n'ont d'autres ambitions que de se faire un nom dans la vie politique et tout ce qui touche l'agriculture, en amont et en aval. Z. A.