Pronostic n «Les revenus pétroliers de l'Algérie pourraient atteindre 80 milliards de dollars à la fin 2008», a affirmé, hier, le ministre de l'Energie. Ceci à condition, a précisé Chakib Khelil qui intervenait au forum d'El Moudjahid, que les prix de pétrole se maintiennent à leur niveau actuel. Au cours des quatre premiers mois de l'année 2008, ces recettes ont atteint 27 milliards de dollars, soit près de la moitié du montant global des recettes pétrolières engrangées sur toute l'année 2007 qui étaient estimées à 59,3 milliards de dollars. Khelil a annoncé également que les exportations d'hydrocarbures algériennes se sont chiffrées à 27,2 milliards de dollars de janvier à fin avril 2008, enregistrant ainsi une augmentation de 56% par rapport à la même période de l'année dernière. Quant au volume global des exportations des hydrocarbures, il a atteint pour la même période 48 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) contre 47,2 millions de TEP, soit une hausse de 2%. Les recettes fiscales pétrolières versées au Trésor entre janvier et avril 2008 ont atteint quant à elles un montant de 1 258 milliards de dinars contre 837 milliards de dinars durant la même période de l'année précédente. Concernant la vente du gaz naturel liquéfié, le ministre a expliqué que l'Algérie envisage sa commercialisation vers les pays étrangers à travers des contrats à court terme allant de 3 à 4 ans, évitant les contrats à long terme, afin de mieux maîtriser les prix du gaz liés aux prix du pétrole et bénéficier de l'augmentation du coût du gaz dans cette période. Sur ce point, Khelil a signalé que le premier congrès regroupant les pays producteurs et exportateurs du gaz se tiendra prochainement à Moscou. Ce congrès sera organisé avec les pays concernés et a pour but de préparer une étude sur la question qui permettra de répondre aux besoins du marché gazier, a-t-il indiqué. Chakib Khelil a par ailleurs écarté toute augmentation de la production de pétrole avant la réunion ordinaire du cartel prévue le 9 septembre de cette année à Vienne. A ce propos, le ministre a assuré que toute décision relative au maintien ou à la hausse du plafond actuel de production (de l'Opep) sera prise au cours de cette réunion. «On va étudier le marché pétrolier et entamer des discussions autour de cette question.» Il a toutefois ajouté que les prix du brut ne sont plus liés à la loi de l'offre et de la demande, en précisant que le marché pétrolier est soumis à d'autres facteurs comme la spéculation, la dévaluation du dollar et d'autres facteurs géopolitiques. Concernant l'augmentation récente de la production de pétrole en Arabie saoudite, le ministre a estimé que cette décision pourrait avoir une conséquence inverse, à savoir faire augmenter davantage les prix. Ceci étant, chaque pays est libre de prendre la décision qu'il envisage nécessaire, a conclu le ministre. Or : vers la réduction de la taxe l Chakib Khelil a affirmé que son département est actuellement en train de préparer des propositions à faire au gouvernement pour essayer de réduire la taxe sur la valeur ajoutée sur l'or. Selon le ministre, cette mesure permettra de contrecarrer l'activité informelle qui ne cesse de prendre de l'ampleur ces dernières années, sachant que la quantité d'or vendu au noir est arrivée à une moyenne de 10 tonnes par an. Selon le directeur général de Agenor présent à la rencontre, le problème de la taxe fixée à 17 % sur l'or n'a pas facilité la tâche aux artisans activant dans ce secteur, d'où le recours d'un grand nombre d'entre eux au marché informel. Il est important de mentionner, par ailleurs, que les besoins de l'Algérie en matière d'or sont estimés à 15 tonnes par an, alors que la production nationale est arrivée seulement à 4 tonnes... par an.