Le printemps est synonyme de virées champêtres dont les bienfaits débarrassent des soucis et de l'inconfort accumulés durant la semaine dans des villes bruyantes et agressives. Nous sommes nombreux à nous souvenir de ces escapades chères aux parents qui tenaient à profiter pendant le week-end de la multitude d'espaces qui existaient pour faire plaisir à leur progéniture et à eux-mêmes. La tradition était bien ancrée dans les esprits et les couleurs dont la nature nous gratifie alternaient. Les évasions printanières vertes et les bordées estivales face à la grande bleue. On ne peut s'empêcher aujourd'hui de se demander ce qu'il en reste, des habitudes comme de ces lieux. Une question presque inutile, une partie de la réponse se trouvant dans nos villes dénaturées et qui ne se vident pratiquement jamais le week-end. L'autre partie de la réponse nous est donnée par l'avancée du béton, qui a détruit toute trace de verdure sur son passage, et par l'état de ces forêts et de ces espaces autrefois renommés. Il est vrai que les citoyens tendent à renouer avec le tourisme vert, l'envie d'évasion reprend peu à peu le dessus tant la pression du vécu quotidien est forte. Mais l'anarchie la plus totale règne en l'absence de repères indispensables et obligatoires pour le respect l'environnement. Une anarchie qui nuit considérablement à notre patrimoine forestier et à nos espaces verts dont la dégradation risque d'être irréversible. La politique d'écotourisme fait défaut, les pouvoirs publics assistent à la mise à mort de notre environnement sans que cela les interpelle outre mesure. Que reste-t-il de la forêt de Bouchaoui, réduite à un immense terrain en terre battue que la verdure a déserté. C'est aussi un immense dépotoir que les citoyens entretiennent chaque fin de semaine. Aucun espace n'est préservé, tous les lieux sont investis pour les pique-niques, les jeux et les footings. Mis à part la présence de gendarmes pour assurer la sécurité des promeneurs, il n'existe aucune mesure pour la sauvegarde de cette forêt ou, du moins, pour retarder son délabrement. Il en est de même pour les forêts, les bois et les espaces verts répartis à travers le pays et que l'homme a complètement défigurés. En plus d'avoir été réduits par le béton avec la complicité des pouvoirs publics, ils ont perdu tout ce qui les caractérisait. Autrefois lieux d'oxygénation par excellence, ils n'ont plus que la poussière et la puanteur des décharges sauvages à offrir. Par quel miracle compte-t-on les voir se régénérer ? Comment les autorités ne pensent-elles pas à les restaurer ? C'est de cela qu'il s'agit aujourd'hui. La restauration et la mise en place d'une politique de préservation de l'écosystème et d'encouragement du tourisme vert. Espérons que, dans un sursaut de conscience, les responsables à ce niveau agiront pour au moins sauver ce qui reste. R. M.