Chômage, violence, désœuvrement, absence de perspectives d'avenir, immigration clandestine, délinquance, drogue, désespoir, absence de dialogue avec les pouvoirs publics, ce sont autant de mots clefs qui renvoient à la réalité de la jeunesse algérienne. Une jeunesse avide d'émancipation et de développement mais qui se retrouve empêtrée dans une inertie presque indéfectible. Parler des problèmes sociaux qui retardent l'évolution du pays n'est pas chose aisée tant ils charrient des éléments complexes, à la limite de l'inextricable. Pour constater cette difficulté de cerner la problématique des jeunes, il aurait fallu assister à la table ronde organisée dans la matinée d'hier au centre de presse d'El Moudjahid. Une association de solidarité avec les jeunes était présente pour en débattre et exposer des solutions censées répondre aux problèmes liés à l'intégration des jeunes dans la société. Il s'agissait de porter un regard critique sur «les nouvelles attitudes des jeunes à l'égard de l'éducation et de la vie active, le phénomène de la violence qui envahit l'espace public et qui fait passer la violence individuelle à une violence collective». Un projet ambitieux et fort intéressant mais que les intervenants ne réussiront pas à réaliser. Yacine Mecheti, président de l'association et Amine Nouioua, chargé des relations internationales, discourront sur le sujet durant près de deux heures mais sans pour autant convaincre l'auditoire. Ainsi, les deux interlocuteurs annonceront le lancement prochain d'une caravane de la jeunesse pour le soutien au Sahara occidental, mais aussi la création d'un conseil national de lutte contre la corruption. Deux initiatives qui ne règlent en rien les problèmes des jeunes Algériens. Mais les intervenants, répondront à cela, en évoquant «l'ouverture du dialogue, l'instauration d'un espace de réflexion et d'échanges visant à associer les jeunes dans l'amélioration de leur quotidien». Une conception quelque peu utopique et qui ne répond en rien à la réalité du terrain. Pourtant, l'association en question a déjà près de 15 années d'activité mais qui ne leur ont permis d'avancer aucune donnée précise et pertinente sur les phénomènes sociaux qui touchent les jeunes Algériens. Cela dit, des procédures ont été lancées pour que ces deux initiatives soient organisées sous l'égide du président… F. B.