Le vice-gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Ali Touati, a assuré, encore une fois, que le système bancaire algérien n'a pas été exposé à la crise financière internationale, et que la politique «stricte» de placement des réserves de la Banque d'Algérie a été «payante». S'exprimant vendredi dernier lors d'une session spécialisée sur la «conduite de la politique monétaire et indépendance des Banques centrales en Afrique», organisée à l'occasion du Forum Crans Montana à Bruxelles, M. Touati a expliqué que «l'Algérie a opté depuis très longtemps pour une politique très prudente en matière de régime de change», rapporte l'APS qui cite le vice-gouverneur de la Banque d'Algérie. Ce qui a fait, a-t-il ajouté, que «le système bancaire algérien n'a pas été exposé à la crise financière internationale, du fait que les mouvements de capitaux sont rigoureusement contrôlés par la Banque d'Algérie». Interrogé à ce sujet, il a ajouté : «Nous restons au régime de la convertibilité courante conformément à l'article 8 des statuts du FMI, et nous avons toujours refusé d'ouvrir ce qu'on appelle le compte capital, c'est-à-dire permettre, éventuellement, à notre épargne de s'expatrier en cas de crise majeure. Donc, la politique prudente de la Banque d'Algérie a été payante. Elle n'a perdu aucun dollar». S'agissant des réserves placées à l'étranger, M. Touati a souligné que «la Banque d'Algérie place ses réserves selon des règles très strictes». Plus explicite, il dira que «la première priorité est de s'assurer de la sécurité des placements. La BA ne place ses réserves que dans des institutions sûres, comme les Banques centrales ou les Trésors publics des principales puissances économiques et financières». Le deuxième critère, selon lui, «est la liquidité». Il explique sur ce point que «la Banque d'Algérie place ses réserves dans des marchés très profonds pour, le cas échéant, récupérer ces réserves pour des besoins urgents». Et, par ailleurs, «le critère de rentabilité n'intervient qu'en troisième priorité», ce qui justifie, selon lui, «la faible diminution des revenus des placements du fait que les taux d'intérêts dans le monde ont considérablement baissé avec la crise». Au sujet du niveau des réserves de changes, (148 milliards de dollars à fin décembre 2009), M. Touati a affirmé qu'il attendu, au titre de 2009, «une accumulation de réserves de près de 3 milliards de dollars en contexte de maintien de la dette extérieure à moyen et long terme à un niveau très faible». Concernant le cadre du renforcement des outils de supervision, le même responsable a précisé que la fonction de surveillance générale du système bancaire a été développée davantage en 2009. «En plus de son rôle de support à la commission bancaire, la Banque d'Algérie joue un rôle de pivot dans la surveillance macro-prudentielle, voire la surveillance systémique», a-t-il dit. En conséquence, «le développement des instruments macro-prudentiels soutiendrait la stabilité financière». Abordant les mesures prévues en 2010, il annoncera qu'avec l'assistance technique du Fonds monétaire international et dans le but d'assurer la stabilité et l'intégrité du système bancaire dans son ensemble, la Banque d'Algérie développera davantage durant cette année ses capacités de contrôle sur place, ainsi que la capacité de détection précoce des vulnérabilités des banques et établissements financiers dont la solvabilité a enregistré «une nette consolidation en 2009». S. B.